Football
Lions: pas si vite!
Pas si vite !
Les Lions Indomptables de la « refondation » ont dompté. Les Léopards ou les lézards, peu importe. Point n’est besoin de faire la fine bouche. « Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ». Faut-il pour autant vite aller en besogne? Les échos des chœurs de ceux pour que nos sagesses populaires n’inspirent aucune réflexion ou ne suggèrent quelconque conduite me parviennent aux oreilles, tant leur bruit sourd et léger est « emportable » par le vent. "On n’a plus besoin de Etoo" De tel et untel. "Etoo ci, Etoo ça". "Rien ne sera plus comme avant", comme aime claironner le tamtam national. C’est sans doute vrai, mais la façon de le dire, les sous-entendus et non dits sont en porte à faux avec les leçons de la vie. Cette vie qui nous apprend qu’il ne faut pas cracher dans l’assiette dans laquelle on a mangé. Qu’un fils n’enfantera jamais son père (muna a si ma ya sango to bunya, dixit Caën Diboundj’a Toukourou). Qu’il ne faut pas se moquer de celui qui se noie tant qu’on n’a pas traversé le fleuve. Je suis de ceux qui fustigeaient le rôle néfaste que Etoo et son capitanat ont installés au sein des Lions. Par sa faute ou celle des autres, bien malin celui qui franchira le pas, s’il n’en sait grand-chose. Si bien qu’en suivant le match d’hier dans un lieu public, je ne me suis pas privé d’ironiser à la suite d’un jeune homme qui estimait que Etoo ne voulait plus seulement le capitanat, que ce n’est plus le football qui l’intéressait au sein des Lions mais la politique, qu’il voulait être président de la FECAFOOT, président de ceci, de cela. Et moi de conclure « même de l’OUA ». De là à balayer d’un revers de la main le « peu » - excusez du peu - qu’il a procuré à la nation et à l’humanité comme plaisir et notoriété, pour ne citer que cela, il y a un gouffre qu’un pas ne saurait franchir. « Reconnaître et encourager le mérite de chacun au profit de tous », je ne le prêcherai jamais assez. Surtout ceux qui ont inscrit leur nom dans l’immortalité à défaut de l’être dans la chair comme personne, les créateurs des œuvres de l’esprit, les artisans du sport qui gravent à jamais leurs exploits dans nos esprits et mémoires. Tout le monde est utile, nul n’est indispensable. Les tombes sont pleines de personnes qui se croyaient indispensables dit-on, mais ceux qui ont été d’une utilité certaine sont morts « sans être morts ». Ils seront dans les chants des griots, dans les papiers des journalistes et écrivains, dans les berceuses qui calmeront les inquiétudes des bébés. Des siècles et des siècles. Leurs performances doivent être cette barre placée à une hauteur que les suivants doivent franchir, à défaut d’élever davantage. Leurs erreurs -humainement compréhensibles - doivent être ces obstacles que les futures générations doivent franchir dans notre course de relais qu’est la vie (lato sensu). Car malheur à l’enfant qui ne fera pas plus que son père. Afin qu’on dise comme la sagesse populaire « Tetè a buki mba jinda la Loba, mba pè na buki mo o jènè la mambo » (Papa a vécu plus longtemps que moi, moi aussi j’ai plus d’expérience que lui).