My Shareway to the World

My Shareway to the World

La FUDMANIA et les Fudmen

La FUDMANIA et les FUDMEN

(lire Feudmania et Feudmen)

 

Nous avons connu le phénomène de feymania, qui qualifie les actes des Feymen, ces escrocs et arnaqueurs économiques, véritables « men of the underworld » nés autour des années 90, ayant bourgeonné à Nkongsamba - pleure, ô ville martyr de l’intégration -, ayant pullulé au pays et essaimé à travers le monde pour assombrir l’image et la réputation des camerounais et du Cameroun.

 

La notoriété et le respect acquis au prix de l’effort et du talent par les Manu Dibango, Roger Milla, Jo Bessala, Yanick Noah, Mongo Beti, Tchuidjang Pouemi, Eteki Mboumoua, Kouoh Tobi, Vroumsia Tchinaye, Bernard Fonlong, Soppo Priso, Fotso Victor, Kadji Defosso, Kouam, Ndongo Essomba et j’en passe, ont été balayés d’un revers de main par la supercherie criminelle de Koagne Donatien -le Roi du Cameroun- et ses adeptes.

Une racaille était née dans le domaine socio-économique. L’équipe nationale de l’arnaque, où la sélection se fait au mérite et non à l’équilibre régional, où il n’ya point de problème de tribalisme.

 

Aujourd’hui, dans le domaine de l’opinion et de la politique, une autre race est née, que je qualifie de Fudmen. Les arnaqueurs de l’espace discursif camerounais actuel.

 

Fudmen est un mot dérivé de FUD (prononcer feude) qui est l’acronyme du terme anglais « Fear, Uncertainty and Doubt », (peur, incertitude et doute).

Le FUD, dit-on, est « une technique rhétorique utilisée notamment dans la vente, le marketing, les relations publiques et le discours politique. Elle consiste à tenter d'influencer autrui en diffusant des informations négatives, souvent vagues et inspirant la peur ».

Le FUD est donc une tactique de désinformation au service des entrepreneurs économiques et stratégiques, socio-politiques.

Les opinions émises à travers les débats télévisés, les publications à travers les réseaux sociaux et les échanges épistolaires dans le champ discursif depuis quelques années n’ont pas laissé indifférent le simple observateur que je suis.  J’ai gentiment qualifié certains debatters d’anesthésistes de la pensée. Ceux dont la tactique est de faire tourner en rond les débats, avec les mêmes incantations simplistes. D’autres en sont les morguiers ou les croque-morts.

 

Mais il y a plus dangereux.

Ceux que Mathias Eric Owona Nguini qualifie d’ « Inquisiteurs institués en Directeurs de Conscience », « horde fanatique », « pseudo-entrepreneurs moraux prisant l´outrance verbale et l´outrage épistolaire avec un langage grossier et ordurier ».

La récente diatribe autour du colloque sur la première Dame m’a incité de sortir du statut d’observateur à celui de gribouilleur pour dénoncer cette sorte de terrorisme intellectuel et populiste prompt à prononcer des fatwas, et qui surfe aisément sur les vagues de nos eaux « troublables » à souhait nommées tribalisme et ethnicisme.

 

Les tirs groupés et coordonnés -justement et encore !- sur un Homme, Mathias Eric Owona Nguini pour ne pas le nommer, m’a plongé dans la sagesse populaire pour me demander si nous avions à faire aux « mauvais chacheurs » ou aux tireurs d’élites qui visent à dessein l’arbre au lieu du singe. Du pareil au même.

Au départ, j’ai cru que MEON était l’organisateur ou une cheville ouvrière dudit colloque. Que nenni !

Alors pourquoi à nouveau cet acharnement?

 

L’unanimité n’est pas de ce monde. Pourquoi devrait-elle l’être? Mais dans ce monde transparent -mais pas de transparence-, il en faut plus que des procès d’intention et en sorcellerie pour noircir un homme de cette stature, posture, envergure, latitude et altitude. Les premiers qualificatifs étant intrinsèques, le dernier lui étant conféré par les membres de la société qui ne sont pas tous ou tout le temps des idiots.

Combien de « fils de pontes du régime » ont pu montrer tant de détachement vis-à-vis de leurs parents, environnement social ou tribal? Combien d’intellectuels et d’universitaires ont fait preuve de tant d’indépendance d’esprit, de courage et d’honnêteté intellectuelle?  

Qu’il en soit attaqué régulièrement et systématiquement sur ce pourquoi l’opinion publique l’a mis sur un piédestal ne participe à rien d’autre qu’aux tentatives de jeter du DOUTE (doubt) sur sa personne et sa personnalité. Et à travers lui, toute personne qui oserait faire preuve d’autonomie et d’indépendance d’esprit.

 

Le doute afin de créer l’INCERTITUDE (uncertainty)  auprès de ceux qui pensent qu’il subsiste ou existe encore quelques espèces en voie de disparition ou en cours d’apparition dans un désert de vertu et de probité.

 

Le doute et l’incertitude pour susciter la PEUR (fear) auprès de ceux qui demain pourront être appelés à se prononcer sur un quelconque sujet ou une possible éventualité.

 

Et c’est ici que la balle du sheriff est tirée sans somation, que les Lucky loups ont hurlé plus vite que leur écho, si ce n’est sur lui, sur l’un des siens ou ses semblables.

Nous voici donc à l’ère de la fudmania.

 

Je n’ose faire l’injure à un brillant camerounais comme Patrice Nganang en en attribuant le capitanat. Avec tout le respect que je lui dois et qui lui est dû à juste titre. Who am i ? Puis-je lui arriver même à la cheville, si la vie se résumait aux chemins et parchemins, à la chair et aux chaires? Mais à part la science, il y a aussi la conscience, le cœur et la plume pour le jugement de l’âme, le chas ou trou de l’aiguille comme filtre pour le royaume de Dieu. Point besoin de fans clubs.

 

Pourquoi alors faire allusion à Nganang pour illustrer la fudmania ?

Non pas parce qu’il est établi que Nganang est le méchant loup, mais pour avoir crié le premier au loup dans la bergerie de la 3G.

 

La première génération, celle de nos grands-parents, n’avait pas de philosophes pour « penser le réel et le devenir social ».

 

La seconde, celle de nos parents et aînés, en avait déjà mais n’a pas pu conjurer les « valeurs conjoncturelles dominantes » au moment de la mise en place de la Société camerounaise post-colonisation afin d’éviter « l’ontologisation des différences sociales sur la base de la possession » et la conscience ethnico-tribale.

 

La troisième, la notre et celle de nos enfants, regorge d’intellectuels et universitaires qui auraient dû s’évertuer à promouvoir « les valeurs essentielles de liberté, de créativité, de raison comme valeurs normatives, du point de vue du développement des individus autant que du point de vue de l’organisation de la totalité sociale nationale » (Pr Pius Ondoua Olinga).

 

Au contraire, à part la créativité, et à défaut de maintenir le statu quo, il a fallu que Nganang réveille les soupçons d’ethnofacisme en y ajoutant du sel et du piment, provoque des répliques à la mono et plurifascismes de nombreux acteurs. Il en porte à mes yeux l’entière responsabilité et je ne demande qu’à me tromper.

 

C’est lui en effet qui contre toute attente et sans crier gare, a porté l’estocade sans qu’un drapeau rouge ait été agité, encore moins l’orange. Il a pris le risque d’être « le 10 ». Distributeur « universitaire » de bon ou mauvais sang. Le père Ludovic Lado a beau agiter le chiffon vert, l’arène était déjà envahie. Par les sous-traitants et sous-marins. Les coups ne sont plus seulement donnés en face et au nez, mais derrière et en dessous de la ceinture. Sur les murs des comptes facebook, comme dans les murs des télévisions.

 

« Plus un FUD est répété, plus il entre dans l'inconscient collectif et plus son effet peut être important ». Le service après vente est assuré, la durée de vie est garantie, l’origine de la marchandise également.

 

Sinon, qu’il soit expliqué à ma cervelle de Quelea quelea (tisserin à bec rouge ou passereau) -bien moins que « la cervelle de poule » de MEON, Nganang dixit- pourquoi et comment Nganang a foncé comme un taureau sur MEON au prétexte qu’il s’est référé à Ateba Yene comme un héros national, et pas à Lambo Sandjo Pierre alias Lapiro de Mbanga. Il avait sans doute et la montre et le temps.

Et que ce qui pouvait être considéré comme une maladresse se soit entretenu et poursuivi, justifié et amplifié, structuré et organisé.

 

Aurait-il voulu dénier à MEON le droit de penser et d’être, de s’exprimer et d’exprimer son point de vue, voire le droit à l’erreur, qu’il ne s’y prendrait pas autrement.

 

Chercherait-il à l’avilir et de le jeter à la vindicte populaire qu’il ne s’y prendrait pas autrement qu’en l’enfermant dans un carcan tribal, comme l’a mentionné Benjamin Zebaze qui dans son verdict sans appel a donné tort à Nganang selon qui « c’est l’origine tribale commune au défunt et à l’enseignant de droit qui justifierait une telle position » de MEON vis-à-vis de Ateba Yene.

 

Dans un pays où on distribue le titre de héros « à la benne », depuis ceux qui « par opportunisme, |ont gagné] le statut de combattants de la liberté» au très exhibitionniste  Essama qui ne se contente plus de vandaliser que les monuments coloniaux, mais fait de «l’exo-haram ».

 

Lui Nganang qui par ailleurs  dit et réitère « je suis Bamiléké. J’adopte le point de vue Bamiléké, bref, je choisis de m’identifier comme Bamiléké, pour poser le problème  « Bamiléké ». « Je pose mon problème à partir de mon point de vue - j’ai dit Bamiléké ». « Il [MEON] ne s’imagine pas que celui qui le jette devant lui soit la Panthère Nzui Manto – comme Lapiro, oui, Bangangté… »

MEON aurait-il décerné le titre de héros national à Ateba Yene en choisissant de s’identifier comme Fang-Béti, si tant était son intention, qu’il lui en était interdit dans cette société où tout doit être permis ou toléré à certains et pas aux autres.

 

Lui Nganang, qui  estime « qu’Anicet Ekane aime les Bamiléké, mais que ce qui lui manque dans sa bamiphilie, c’est le vécu du Bamiléké comme problème». Que « s’il [Ekane] s’identifie comme Bamiléké aux moments les plus sombres de l’histoire de ce pays, après 1971, il lui est bien difficile de se vivre comme problème ». Concédons-le-lui. Nul ne peut être à la place de l’autre. Le baromètre pour mesurer le vécu d’un problème tribal donc est le sang, les gènes et le sperme et non la sueur, le sol ou l’air.  Si ce n’est une forme de repli identitaire, de « ghettoisation », dites-moi ce que c’est.

 

En conséquence ?

« Comme intellectuel, je pose donc le problème camerounais de manière globale, en étant vraiment spécifique… » c’est-à-dire en posant le problème bamiléké, « et en même temps aide tout le monde (Teyou, Enoh, Marafa, etc., etc., etc.) à poser son problème à lui, j’agis donc de manière globale ».

 

Comme quoi "chacun s’assoit" pour les siens, Dieu poussera les rusés.

C’est ma nièce qui pleurait en disant « il n y a que ma mère qui sait me faire bébé dort ».

 

Qui a dit que universitaire dérive de université qui signifie commune, communauté, corps, compagnie, collège, corporation, assemblée?

 

Qui a encore suggéré  la rotation ethnique de présidents au nom de l’équité ou pour que chacun puisse résoudre les problèmes de son ethnie dont il serait seul à avoir le vécu?

 

Chacun devrait donc prêcher pour sa chapelle. Se pencher ou se replier vers les siens. Quelle exaltation de l’unité et l’intégration nationale!

 

Ce n’est pourtant pas la posture que j’ai perçue en MEON à partir de l’image que je m’étais fait de lui à travers les médias et depuis le jour où je suis resté le plus proche et le plus longtemps à côté de lui, à l’occasion des travaux du Conseil Scientifique d’un Think Tank. Dans l’ascenseur il m’a fait part d’une discussion par facebook interposé avec un certain Laziz Nchare, qui proclamait urbi et orbi que c’est Douala Manga Bell qui était un traître, et le Roi Njoya un héros.

Histoire de héros là, «hum hu »!

 

Mais c’est la suite de ses paroles qui m’ont marqué en rapport avec ce sujet. Lui qui a dit qu’il était un Fang-Béti, mais que jamais il ne lui passera à l’idée de dire que Charles Atangana Ntsama était un héros ou nationaliste.

J’entrerai dans la danse de cette discussion à facebook depuis ce jour, taquinant Laziz de temps à autre, découvrant ensuite Dit Farabor qui semble avoir pris le relais de Nganang ou en être le sous-traitant.

Mais c’est Moussa Njoya qui m’avait été présenté lors d’une autre réunion dudit Think Tank comme un universitaire sérieux qui m’aura le plus surpris ces derniers temps.

Toutefois, la couleur de la « fange et la vase ethnofascistes » n’a pas été autant écarlate dans cet épisode du colloque sur la première dame qu’auparavant.  Tant mieux.  

 

Il n’empêche que, au vu et à l’ouï des attaques virulentes contre MEON, mon petit doigt, comme une aiguille d’un tableau de bord, s’est arrêté sur la mention Fudmania. 

 

Le FUD dit-on, «peut être utilisé comme une stratégie marketing pour dénigrer […] une personne d'une société concurrente». Société académique ou tribale.

 

Et les mots de MEON à Nganang il y a longtemps se sont imposés à ma relecture.

 

« Ne crevez pas de jalousie quand l’éclat doit revenir à d’autres que vous au Cameroun ».

 

« Cette Bande est conduite par un Écrivain qui se targue d´être un Veilleur ayant un Oeil sur la République mais qui est Coutumier d´Attaques Nauséeuses souvent motivées par la Méchanceté Gratuite et le Chauvinisme Grossier contre des Figures Intellectuelles ou Culturelles Camerounaise qui ont le tort d´attirer les Éloges, les Compliments et l´Attention ».

 

Et j’ai cru déceler dans cette démarche, les caractéristiques du FUD que j’illustre encore une fois, avec les propos de MEON à l’endroit de Nganang.

 

-          le pouvoir de nuisance: « Ces Obsédés de la Haine ont décidé de faire de moi le Bouc Émissaire de leurs Menées Sacrificatoires par une Véritable Chasse Virtuelle à l´Homme ».

 

-          l'intox médiatique: « Je ne me serais pas intéressé à votre personne, si au prétexte de conduire une critique intellectuelle de ma démarche vous ne passiez le temps à vouloir injustement me couvrir d'opprobre ».

 

-          la technique: « une preuve de la mauvaise foi de Nganang qui a lancé cette controverse en la construisant essentiellement sur le mode du dénigrement ; […] cher Ami, cessez de croire que vos imprécations ethnicistes ont une valeur politique et morale sérieuse; […] cher Ami, la manipulation ne passe pas;  […] c'est de manière manifeste qu'il a utilisé des insinuations ethniques pour non seulement me dénigrer et calomnier les "mêmes gens aux mêmes méthodes", entendez les Fang –Beti ».

 

Hier comme aujourd’hui, la fudmania sert de jouet de massacre que dis-je, d’arme de destruction sélective à la solde des « hooligans mentaux et comportementaux ».

 

A attaque non conventionnelle, riposte non conventionnelle, dira MEON.

 

Les dernières attaques relatives au colloque sur la première Dame ont sans doute été plus conventionnelles. Il n’empêche que j’ai entendu des bruits d’ethnofascisme, voire des insinuations que Nganang était derrière ce nouvel écran d’enfumage, le pauvre.

 

Sinon, à qui MEON faisait-il  allusion en écrivant « Ces idéologues Haineux sont toujours de sortie.

Malgré la défaite Cuisante de leurs affidés, ils pensent toujours qu’ils peuvent me trainer dans la Boue !!! C’est toujours un Etonnant Mélange

-          de haine de Classe,

-          de jalouse Exaspérées par mes capacités,

-          de méchanceté Gratuite,

-          de Complexe d’inériorité Mal refoulée et

-          d’Antipathie identitaire qui s’exprime ».

 

Et la question revient.

 

Pourquoi ce jeu de massacre?

 

Simple jalousie, « haine ethnocidaire » ou  « tribalisme compulsif et maladif » au service d’un agenda caché?

 

Ceux qui, les yeux écarquillés, ne trouvent pas une justification à cet acharnement, à ce jeu somme toute dangereux pourraient être tentés de faire une autre lecture des enjeux.  

Entrevoir, en se dessillant les yeux, une démarche insidieuse sous-tendant des plans et calculs politiciens.

 

Il y en a sans doute qui ont franchi le pas.

 

En effet, dans ce désert d’hommes politiques crédibles qu’est devenu le Cameroun, les regards sont souvent tournés vers les quelques membres de la société civile qui peuvent encore faire l’objet de consensus pour servir de joker au déracinement du système en place.

Au point où même l’appartenance tribale avait été une carte entre les mains de l’opposition. N’a-t-on pas tenté il y a quelques années, d’avoir recours à un ponte du régime et de surcroît membre du « pays organisateur » ?   

A quelque chose, malheur peut être bon !

 

Au titre de la crédibilité, un clin d’œil a souvent été fait à MEON, et son nom revient de temps à autre comme potentiel challenger neutre et valable. Et il figure régulièrement parmi les nominés présentés à facebook à la faveur de castings plus ou moins fantaisistes. A son corps défendant.

 

C’est la rançon du succès, me diriez-vous, mais qu’on veut lui faire payer cher.

 

Faudrait-il donc l’éliminer pour que sorte du chapeau des apprentis prestidigitateurs une colombe à la tête de hibou ?

 

Si ces « calculs supposés » et cette bataille avérée restaient dans la critique du « content of the character » et non du « color of the belongings », l’espoir est permis.

 

Mais si la fissure est faite à l’aide du sabre identitaire, alors il y a lieu de désespérer pour des lendemains meilleurs.

 

C’est la raison pour laquelle nous ne devons pas permettre que la fudmania soit pire que la feymania, en visant les cibles sur des bases ethniques.

 

J'ai jeté le pavé dans la marre aux crocodiles, nagera bien qui nagera le premier. 



14/11/2016
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 58 autres membres