My Shareway to the World

My Shareway to the World

Le Pr Kamto et les bourdes historiques

 

Après la bourde Natchigall, le Pr Kamto a remis ça.

 

Dans une vidéo de d’un entretien avec la Diaspora Camerounaise lors de sa tournée « toxicologique » en occident, l’imminent juriste, dans un speech limpide et un brin courageux et dans une attitude de sincérité, a entretenu son auditoire sur l’histoire du Cameroun en relation avec la crise anglophone.

 

Toutefois, sa brillante narration a sur certains points cruciaux, fait bourdonner les oreilles de puristes de l’histoire, et pire encore, des profanes du droit.

S’il peut être excusable dans le premier domaine, il ne mérite aucune indulgence sur la seconde bourde juridique, lui le pape du droit.

 

Comme « entrée », il simplifie -son intervention limitée dans le temps ne pouvait qu’être une synthèse mais de là à verser dans le simplisme- la configuration géographique du Kamerun en disant qu’il avait 800.000 kmen 1884.

Le Kamerun qui a commencé en 1884 avec le Kamerunstadts était réduit à la Côte camerounaise puis étendu sur ses limites du Vieux Kamerun (Altkamerun) jusqu’au 4 novembre 1911.

 

C’est à partir de cette date qu’il s’étendra sur 800.000 kmavec l’adjonction du NeuKamerun qu’il perdra après la fin de la première guerre mondiale. Le reste on connaît.

  

Simple mise au point.

 

La bourde historique se situe dans ce qui est appelé « conférence de Foumban ». En passant, Kamto présente John Ngu Foncha comme LE principal artisan de la réunification, côté anglophone sans doute. Ce qui n’est pas tout à fait vrai, car l’une des figures pionnière et déterminante toujours occultée est Mfon Mukete. Et lorsqu’il faut parler, même en résumé de la réunification, il faudra cesser de méconnaitre les « French born » au premier rang desquels Dr Dibue (le Mentor des Foncha), Jabea Dibongue et Dr Epalle. L’évocation de leurs noms ne demandent pas une page ou plus de 5 secondes. On aura le mérite de brosser le panorama et reconnaître le mérite des méritants.

Je disais donc que Kamto donne le tort à Ahidjo et partant aux francophones de n’avoir pas mis le projet de constitution aux anglophones préalablement aux assises de Foumban pour examen.

Ce qui est archi-faux et je me demande comment une personnalité comme Kamto, intellectuel et juriste de surcroit, peut ignorer que Ahidjo avait remis le projet de constitution à Foncha qui l’avait dissimulé à ses compères. Cela est connu et documenté.

Pour un avocat dont le métier appelle à l’exercice de mémoire, c’est plutôt surprenant. Pour une personne aspirant à présider au destinées du pays, c’est peu excusable.

Je lui donne « L’ULTIMATUM » de présenter son Erratum.

 

La seconde bourde, plus grave car juridique, est la soi-disant violation (il parle de contournement ou non respect) de l’Article 47 de la constitution de 1961. Un débat éculé aux yeux de certains.

 

Je suis d’accord avec lui que Ahidjo a été plus rusé et avait une longueur d’avance en politique que ses compatriotes, pouvant ainsi les rouler dans la farine.

En ce qu’il a fait appel au peuple souverain pour se prononcer par voie référendaire, au lieu de recourir aux mandataires du souverain.

 

Mais je suis divergent avec lui sur la motivation, car il dit que c’était pour contourner l’Article 47 « interdisant formellement la modification de la forme de l’Etat ».

 

Sans être juriste mais n'étant pas nul en législation pour eu à écrire un texte de loi et contribué à l'écriture d'autres, j’avais essayé de pénétrer l’esprit et de comprendre la lettre dudit article.

Pour ce faire, j’avais même voulu aller à l’Assemblée Nationale dans l’espoir d’examiner l’exposé des motifs de cette loi et les minutes des débats parlementaires pour son adoption.

 

Faute de mieux, je m’en suis remis à mon bon sens pour comprendre que le mot « fédération » dans « l’unité et l’intégrité de la Fédération » renvoie à "PAYS", et non forme de l’Etat. En quelque sorte, Ahidjo en politicien avisé, avait verrouillé la constitution pour un pays « un et indivisible ».

Plus question de la République du Cameroun (sous son ancienne forme) et de Southern Cameroon.

 

Ce n’est donc pas pour ce paragraphe de l’article 47 que Ahidjo a évité l’Assemblée fédérale, mais pour le quatrième dudit article qui disposait que « La révision doit être votée à la majorité simple des membres composant l’Assemblée fédérale à condition toutefois que cette majorité comporte la majorité des représentants à l’Assemblée Fédérale de chacun des Etats fédérés ».

Sachant que la majorité des voix des représentants de l’Etat Fédéré du West Cameroun ne lui était pas garantie, Ahidjo a donc contourné l’Assemblée Fédérale pour le peuple souverain.

 

 Et pour celui qui a suivi l’évolution de la rhétorique revendicatrice des Leaders de la cause anglophone devenus sécessionnistes comme Gorgi Ndinka, il ne lui a pas échappé que leur premier argument reposait sur le fait que l’Assemblée ne s’est pas prononcée sur la révision de la constitution, pour évoluer après vers son intangibilité alléguée lorsqu’il leur est sans doute apparu la légèreté de leur argumentaire.

Does it make sens que les représentants du peuple puissent examiner pour éventuellement retoquer une décision prise par le souverain dont il s sont mendants?

 

Cette analyse, je l’ai faite dans ma publication au début de la crise anglophone, où je me demandais pourquoi les juristes n’évacuaient-ils pas ce débat qui est occulté, non sans les inviter à le faire. 

https://mbongantoo.blog4ever.com/mon-opinion-sur-le-probleme-anglophone

 

J'interpellai Mathias Eric Owona Nguini à ce sujet au hall du Palais des Congrès, qui balaya du revers de la main cette argutie sur la violation de la Constitution. Je fus assuré.

 

Je me rassurerai n’être pas si bête lorsqu’à ma grande surprise et satisfaction, je lirai la publication du Pr Victor Julius Ngoh lors du Grand Débat National sur le sujet écrivant exactement et avec limpidité ce que je pensais et avais écrit. Je fus tant saisi de satisfaction que je le fouillai dans le hall du Palais des Congrès pour le saluer et faire mes révérences à ce grand historien.

 

Cette publication fut un grand moment (passé inaperçu pour certains) après et avec l’intervention-témoignage-vérité-couperet de Mfon Mukete sur la fin du fédéralisme. 

 

Ces deux moments forts m’avaient fait dire Game Over sur le débat sur le fédéralisme lors de ces assises. 

 

Et la température baissa pour celui qui pouvait lire le thermomètre.


30/04/2020
0 Poster un commentaire

Covid19 au Cameroun : vers la Zone de turbulence avec pilotage à vue ou automatique?

#Covid19 au Cameroun : vers la Zone de turbulence avec pilotage à vue  ou automatique?

 

NB : Paresseux en lecture, s’abstenir.

 

Depuis l’introduction du virus au Cameroun en février 2020, chaque citoyen à son niveau et selon son niveau de compréhension, cherche à connaître les contours de cette calamité afin de mieux se prémunir.

Beaucoup d’encre et de salive ont déjà coulés et les yeux ont été largement ouvert pour voir si possible ce microbe avant d’en voir les dégâts. Les cerveaux ont en vain été sollicités et se sont fatigués pour appréhender ce phénomène afin d’en tirer des astuces pour l’éviter et s’assurer des mesures prises par le gouvernement pour le maîtriser.

 
Le Ministère de la Santé du Cameroun a dû prendre note de la menace depuis le déclenchement de l’épidémie de Corona virus en Chine en fin d’année 2019 et sa progression en passant par les pays européens. 

Surtout en suivant les alertes de l’OMS à partir du 30 janvier, date de sa déclaration par cet organisme comme pandémie.

Au milieu de notre indifférence et notre insouciance collective sur les choses qui arrivent aux autres.

 

Si notre naïveté de peuple inconscient peut être tolérée, il y a lieu de se poser des questions sur l’épidémiovigilance au niveau du ministère en charge de notre santé en relation avec cette maladie exotique depuis sa transformation en pandémie. Et s’interroger sur la gestion de l’épidémie de coronavirus qui a connue une progression heureusement encore arithmétique jusque là.

 

L’instinct de survie au regard de ce qui a pu être perçu comme les tergiversations du MINSANTE m’a emmenée à m’armer de mes « outils d’aide » à la compréhension que constituent mes modestes connaissances en épidémiologie et la non moins modeste expérience à la gestion des fléaux certes de nature particulière.

 

Je mets toujours des gants quand il me vient d’écrire ou parler sur la Santé humaine, car plus délicate et pointilleuse sans doute que la Plant Health dans laquelle je peux me sentir aise. 

 

Car nous l’avons appris à travers les pères de la Plant Epidemiology que sont Zadocks et Schein qui ont écrit : « There is an epidemiology of human diseases, of animal diseases, and of plant diseases. These three are embedded in, respectively, medicine, veterinary science, an phytopathology. Nonetheless, they share SOME CHARACTERISTICS, and in history of epidemiology there has been a USEFULL EXCHANGE OF IDEAS between medical and botanical epidemiology ».

 

C’est en conséquence armé de ces caractéristiques partagées que j’essaie de comprendre la complexité de la problématique de santé publique et particulièrement celle du corona virus et tenter d’échanger des idées pour sa compréhension et son contrôle.

 

Avec l’œil d’un homme avisé et rompu à la prévention et la lutte contre des catastrophes de son domaine de compétence à incidence indirecte sur la vie des concitoyens, qui exprime ses appréhensions sur la gestion d’une catastrophe à incidence directe sur sa vie et celle de ses compatriotes. Quitte à être rassuré par les spécialistes du domaine.

Ce sera une autre « exchange of hopes ».

 

Mon analyse sur la gestion de l’épidémie de corona virus par le Ministère de la Santé me laisse dubitatif sur son mécanisme d’anticipation et de réactivité par rapport à celui du Ministère chargé de l’Agriculture à une période donnée où il a été confronté à une menace récurrente et à l’éruption (outbreak) d’ennemis exogènes voire endogènes dont l’expérience me sert de fil conducteur.

 

Expérience en terme de dispositif, stratégie assortie de Plans d’Action Prévisionnel et Opérationnel.

 

Comme pour la santé des végétaux où l’organisation faîtière internationale qu’est la FAO dispose de mécanismes d’observations et guides de contrôle, l’OMS dans le domaine de la santé humaine dispose de dispositifs similaires.

Les pays membres n’ont qu’à concevoir leurs dispositifs « accordingly » et faire preuve d’ingéniosité, de vigilance et pro-action dans la surveillance supra-nationale et la prévention nationale.

 

La maîtrise de ce genre de catastrophes commence généralement avec une Analyse du Risque. 

Le déclenchement du Corona virus en Chine depuis la fin de l’année 2019 et surtout sa signalisation par ce pays auprès de l’OMS en début d’année 2020 a dû constituer le repérage d’un « événement pouvant représenter une menace pour la santé publique », ce qui correspond à l’identification du danger chez nous.

C’est à partir de là qu’on peut commencer à envisager des projets de stratégies en s’inspirant des expériences des pays affectés et des guidelines édictées par l’organisation mondiale concernée et adaptées que contexte local.

Le MINSANTE avait t-il ce stade, commencé à élaborer son avant-projet de plan d’action à partir des stratégies de gestions des épidémie qu’il doit disposer et se doit de réviser avec la type de maladie ?

 

Car en fait, le MINSANTE dispose d’une Stratégie Sectorielle de Santé 2016-2027.

Laquelle stratégie comporte entre autres, une composante « Prévention de la maladie » avec pour sous-composante « Maladie à Potentiel Epidémique (MAPE) dans laquelle on peut ranger le Covid 19, sous le couvert de la grippe « ordinaire » qui y figure nommément.

Sur fond d’état de lieux et diagnostic sombre reconnaissant une « faible capacité à répondre aux besoins socio-sanitaires des populations … ; cette stratégie dispose d’un Cadre Stratégiques dont l’objectif spécifique en relation avec le Covid 19 est « D’ici 2027, réduire de 90% des districts de santé, le risque de survenue des évènements de santé publique majeurs et des maladies à potentiel épidémique, y compris les zoonoses ».

Cet objectif qui découle de l’Axe Stratégique prévention de la maladie embrasse t-il explicitement la prévention des pandémies comme le Covid 19 ou fallait-il un objectif spécifique particulier et adapté à ce genre de menace ?

 

Toujours est-il que la stratégie de mise en œuvre de cet axe centrée sur le renforcement de la surveillance préconisait comme résultat le développement et la mise en œuvre d’une stratégie nationale de surveillance épidémiologique comportant entre autres la détection précoce des cas et la riposte en cas d’épidémie.

 

C’est dans ce cadre que l’analyse du risque devrait se faire.

 

S’en suit une appréciation du risque et pour se rapprocher du domaine médical, « l’analyse des évènements de santé dans une perspective de contrôle et d’alerte ». 

 

Chez nous comme sans doute chez les professionnels de la santé humaine, cette appréciation du risque repose sur :

-              l’appréciation de l’introduction et/ou l’appréciation de l’exposition des populations audit virus qui découlerait essentiellement de son introduction par les voyageurs, la source endogène à partir des animaux comme le pangolin ou les fameuses chauve-souris étant moins probable ou secondairement envisageable. Ces appréciations ont dû aboutir au résultat d’un risque significatif au regard des caractéristiques du virus et de la limite des connaissances à son sujet, de la faiblesse du dispositif de contrôle, du laxisme des agents et autorités, de nos réalités sociales, us et coutumes, de notre insouciance mortifère et l’absence de la culture de prévention à tous les niveaux et tragiquement d’anticipation au niveau décisionnel. Sans oublier les lourdeurs administratives et d’autres luttes d’intérêts.

 

-              ensuite, l’appréciation des conséquences directes sur la santé publique et la vie des hommes, et indirectes en termes de coûts de surveillance et prophylaxie, impact économique et sur l’environnement. Ces conséquences on n’en doute pas, ont été jugées à temps et de façon empirique significatives.

 

-              enfin, l’estimation du risque afin de mesurer les risques consécutifs au déclenchement de l’épidémie, estimation nourrie par les résultats des appréciations précédentes.

 

Nul doute que ce risque a été estimé TRES ELEVE. Pour donner lieu à la Gestion du risque d’épidémie de Corona virus.

 

L’orientation et la prise de premières mesures nécessaires constituent le début de la gestion du risque destiné à prévenir l’introduction du virus ou sa détection précoce ou encore le début de sa dissémination. Nous sommes donc là dans le domaine de l’anticipation.

Dans cette phase préparatoire, le MINANTE dit voir reconstitué ses équipes, requérir des thermoflash additionnels qu’on a vu les équipes utiliser au débarquement des passagers, et actualiser ou concevoir es fiches. 

 

L’analyse du risque se faisant beaucoup plus en back office, le grand public est peu concerné par les informations devant circuler entre les intéressés ou impliqués dans ce processus, faisant partie de la communication relative au risque, « processus multidimensionnel et itératif, qui, dans l’idéal, doit commencer dès le début de la démarche d’analyse des risques » nécessitant une stratégie de communication dès cette étape préliminaire.  

Le MINSANTE s’est-il doté d’une stratégie de communication à ce stade préliminaire ? 

 

Cette communication de risque devient primordiale dès le processus de Gestion du risque, consistant à décider et à mettre en œuvre les mesures susceptibles d’atteindre le niveau de protection approprié déterminé ou de prophylaxie satisfaisante.

 

C’est à ce stade et à partir de la communication de masse que le public peut noter le niveau de préparation ou d’impréparation du gouvernement, selon que la ou les stratégie(s) traduite(s) en Plans d’Action Prévisionnel et Opérationnel produisent des résultats perceptibles même par le profane et encore plus par les homme avertis.

 

Cette phase de communication n’a sans doute pas été corsée au regard de notre attitude collective quasi imperméable aux avis et avertissements qui eux mêmes n’ont pas été dosés dès le début.

 

Analysons la séquence des évènements à la lumière de données fondamentales et de la pratique.

 

Dynamique de l’épidémie

La dynamique des populations des ravageurs de végétaux étant primordiale pour l ‘élaboration de la stratégie de leur contrôle, la première des choses à laquelle je me suis consacrée a été de chercher à comprendre la dynamique de l’épidémie de Covid 19, et notamment la cinétique épidémique qui détermine la stratégie de réponse sanitaire appropriée à chaque stade.

Le Covid 19 dit-on évolue en 3 stades principaux qui sont :

-              stade 1 : introduction du virus sur le territoire ;

-              stade 2 : propagation du virus sur le territoire ;

-              stade 3 : stade épidémique, circulation active du virus dans le territoire.

 

La communication du MINSANTE en date du 06 mars 2020 annonçant le premier « cas confirmé » de Covid 19 situe le début du stade 1 au 24 février, stade qui pourrait être étendu jusqu’au 27è (voire plus ou moins: choix arbitraire et hypothèse de travail) à la suite de l’accueil des concitoyens venant de l’étranger qui ont été considérés comme « Cas suspects », d’où leur mise en quarantaine. 

Il est à noter to de go un soupçon de défaillance de la surveillance mise en place pour n’avoir pas considéré ce premier patient et d’autres dans son cas comme « cas suspects » dès leur entrée dans le territoire devant être suivis dans leur évolution en « cas possible » avant d’atteindre le stade de « cas confirmé ».

La dynamique n’était pas encore mise en place, car le suivi strict et le traçage devait se faire dès déclaration de l’OMS en date du 30 janvier. Tus les entrants depuis ce moment auraient dus être considérés cas suspect, à mon humble avis.

Ce cas n’a sans doute pas assez alerté les responsables pour la prise de premières mesures nécessaires qui devaient être une prompte fermeture des frontières qui surviendra peu après (pas assez tard à mon humble avis) et le cas échéant un contrôle strict des entrants suivi de leur mise en quarantaine. 

 

La gravité de la menace n’aurait pas été communiquée ou perçue à sa juste mesure aux autorités administratives et sanitaires, aussi m’étais-je offusqué de l’attitude débonnaire et « irresponsable » du Gouverneur de la Région du Littoral à la réception des « bombes » coronariennes potentielles. Et estimé en son temps que le confinement aurait dû se faire à l’aéroport (les frontières étant déjà fermées), disposant d’assez de halls et d’infrastructures pouvant accommoder 200 à 500 personnes, le reste n’étant que question d’organisation avec ses rattrapages. Le reste, on connaît.

 

Et le compteur se mit en marche, si bien qu’à 27 cas, alors que le Ministre de la Santé faisait appel au bon sens des voyageurs ayant déserté du confinement, je l’interpellai violemment sur ce que je qualifiais de louvoiement pour une attitude condamnable et de laxisme ou refus de convoquer ou faire venir manu militari au besoin ces kamikazes de la santé. J’avisais alors : « don’t gamble with our life ».

 

Je devins bouche bé en me promettant de réagir lorsque le compteur afficherait 270. Non sans espérer qu’il n’y arriverait pas. J’entamerai la rédaction de cet article alors qu’on s’y approchait, on était déjà à 200 cas.

Puis soudain, l’annonce du 270è et plus tomba comme un couperet et j’arrêtai la rédaction pour me consacrer à la modeste tâche de sensibilisation et de partage d’expériences lues dans les réseaux sociaux, à travers la création d’une page Facebook dédiée : #OurHealthMatters, #NotreSantéCompte.

 

Mon regard fut donc tourné vers les interventions du MINSANTE avec l’œil d’un exercé pour y déceler un professionnalisme garant de notre sécurité sanitaire. 

 

Avait-il une stratégie en bonne et due forme ? 

Les stratégies n’ont pas vocation à être publiques, mais traduites en opérations dont les articulations en appellent à l’information, formation et contribution de différents acteurs et du grand public.

 

Les stratégies et les plans d’actions qui le sous-tendent ne se mettent pas en œuvre tous seuls, mais à travers un dispositif organisationnel qui en pareilles circonstances devrait être centralisé, déconcentré, coordonné, structuré et inclusif. Loin toutefois des incantations des partis politiques qui peuvent contribuer sans nécessairement s’asseoir autour d’une table ronde. La table des interventions d’urgence est rectangulaire, voire triangulaire.

 

Je repartis dans ma documentation pour jeter un coup d’œil sur l’une des nôtres appropriée contre un type particulier de bioagresseur exogène et/ou endogène. Pour mieux imaginer la complexité du cas présent.

 

Le Gouvernement a essuyé des critiques sur cet aspect organisationnel qui n’était pas assez lisible ni visible. 

Son dispositif organisationnel n’est pas très clair, et le dispositif opérationnel tel qu’il nous est apparu comporte 3 composantes dont des équipes de détection, celles d’intervention et d’évaluation rapide pluridimensionnel, et les unités d’isolement et de traitement. Dispositif qui a peiné à se dessiner au yeux du public. Le gouvernement était sans doute silencieux car il travaillait.

 

Quant à la stratégie en matière de coronavirus, elle a pour objectifs :

-              limiter l’introduction du virus ;

-              freiner sa propagation sur le territoire en s’assurant de la détection rapide de patients suspects et le cas échéant, leur classement en cas possible ;

-              isoler et traiter les patients classés cas confirmés dans les structures de santé.

 

Pour cela, trois principaux axes stratégiques dont les deux plus indiquées que le Cameroun essaie de mettre en place avec des tergiversations ou la prudence qui interrogent à tort ou à raison sur la pertinence et l’efficacité du plan d’action opérationnel qui les sous-tend.

 

1)                          Le Confinement/Endiguement

 

Le confinement est de « la solution la plus fiable pour casser la chaîne des contagions et à terme endiguer l’épidémie ».

Elle commence par la fermeture des frontières, mesure dont nous avons indiqué supra le louvoiement du gouvernement pour des raisons plus ou moins « stratégiques ». J’y ai personnellement perçu le piège du renvoi de la CHAN qui ne devait pas découler de la seule initiative du Cameroun. Quelqu’un me rétorquera que la jurisprudence du Maroc nous mettait à l’abri des désagréments éventuels.

 

La gestion des risques découlant de leur identification suivie de leur appréciation prend en compte plusieurs paramètres et intègre une pénalité à payer en cas de mauvaise appréciation du risque. 

 

Le confinement partiel a finalement été instruit, sans compter avec l’indiscipline caractérielle et caractéristique des camerounais. La progression de la maladie découle sans doute des limites de cette mesure sans autre actions significatives derrière au tout début. J’avais imaginé et pérorer sur un confinement total par intermittence, intervalle de deux jours au cours desquels une désinfection générale des moyens de transport, des infrastructures et routes serait organisée. Les images des véhicules de pulvérisation en Chine ne cessaient de défiler dans ma tête, comme celles que nous avons effectuées dans notre cas avec des moyens appropriés et Up-to-date. Je préconisai ainsi l’adaptation de certains véhicules par le Génie Militaire, n’ayant pas de temps d’en commander en Chine.

 

Le débat sur le confinement total achoppait sur des arguments à mes yeux triviaux et fallacieux : nombreux camerounais vivent au jour le jour. Faut-il pour autant opter pour leur mort en ces jours ?

Et j’ai posé la question de savoir combien étaient morts durant les villes mortes là où elles avaient été rudes.  

 

J’avais demandé combien de personnes mettent le nez dehors lorsque les balles sifflent, pourtant mais moins insidieuses que les virus. 

 

Le port des masques ou cache-nez fut l’objet d’un autre atermoiement avec des messages inappropriés les décommandant au grand public, ce pourquoi j’intervint pour mettre en relief les deux fonctions des masques qui les rendent utiles pour tous : se protéger et protéger les autres contre le virus.

 

Puis les regards étaient tournés vers l’Etat pour des ravitaillements sans se poser des questions sur notre prédisposition à faciliter cette tâche ardue.

 

Et j’ai cru voir jeté sur notre face notre faillite à adapter notre sociologie aux exigences et avatars de la vie « moderne ».  J’ai cru noter nos paradoxes de modernisants aux idées figées voire rétrogrades, conséquences de nos inconséquences. J’y reviendrai plus bas.

Le Confinement total a réussi en Chine. Il faut aller chercher les raisons dans sa culture.

 

2)         Les tests massifs suivis de la mise en quarantaine

 

Le Cameroun met aussi en œuvre cette stratégie mais de façon dilettante et très parcellaire. 

Ces tests dit massifs avec une limite temporo-spatiale sont suivis de prise en charge rapide des séropositifs et accompagnés de la sensibilisation et du renforcement de l’expertise locale.

 

Les moyens ne permettent sans doute pas d’effectuer 300.000 tests par jour comme la Corée du Sud qui a connu un succès avec ladite méthode. Lorsqu’elle a été annoncée à Douala, je me suis demandé « et puis quoi pour le reste de la zone testée après l’exfiltration séropositifs ? ». Les tests y seront-ils quotidiens puisque les sujets asymptomatiques pourraient développer la maladie un ou plusieurs jours après les tests ponctuels ? Qui plus est, les sujets de cette zone sont appelés à se déplacer vers des zones à risque, à moins de déclarer la leur indemne et la mettre en quarantaine : personne n’entre, personne ne sort. 

Qui plus est, les technologies de traçage des citoyens par smartphones, cartes de crédit ou la vidéosurveillance sont inexistantes ou peu opérationnelles, mais surtout la volonté de les implémenter est quasi absente. Ce sont ces technologies qui garantissent le succès de la stratégie de tests massifs et quarantaine. Des initiatives dans ce sens ont commencé à naître, qu’il fallait promouvoir.

 

3)         L’immunité collective ou immunité de groupe 

 

Cette stratégie n’est pas encore envisagée ou alors pratiquée à quelque échelle par le Cameroun, du moins tant qu’un vaccin n’est pas encore trouvé. 

 

La mise en œuvre de ces stratégies

 

Qu’est ce qui marche et qu’est ce qui cloche encore ou a cloché dans la gestion du Covid 19 au Cameroun ?

Je m’hasarderai à quelques conjectures.

 

Le dispositif organisationnel et opérationnel, HARDWARE de cet écosystème, est sujet à beaucoup d’interrogations ? 

 

Le Ministère de la Santé, au delà de la surprise mondiale qu’est le Covid19 avait-il les capacités ou s’était-il préparé à faire face à une épidémie de la sorte ? La réponse ne peut provenir que de l’intérieur. 

Dans ce genre de cas, ce n’est souvent pas faute de carence d’expertise et d’initiatives, mais les lourdeurs administratives et absence de vision stratégique des décideurs suffisent à saper l’enthousiasme et les efforts des experts. Surtout dans des cas inédits comme la pandémie de corona virus.

 

Le dispositif de veille sanitaire a pu et dû analyser le signal d’alerte depuis la survenue de l’épidémie en Chine (nous l’espérons afin de nous rassurer), analyse sur les critères de gravité (caractère épidémiologique et pandémique), analyse sur le critère de sa diffusion (mode de transmission, contagiosité de personne à personne, déplacement des personnes et des biens). Rien de magique à cela. 

 

Toutefois, il n’est pas moins sûr que le critère le plus déterminant ait été de tout repos. La capacité à faire face à l’épidémie du fait qu’elle était inédite et le corona virus nouveau: 

-              capacité diagnostique : investir dans un chose qui ne sert à rien est contre-productif. Il est donc normal qu’au départ, seul le Centre Pasteur ait été capable d’effectuer les tests. Le gouvernement ne peut donc être blâmable pour ses capacités de diagnostic du Covid 19 à l’éruption de l’épidémie. 

-              capacité de prise en charge :  idem pour la capacité de prise en charge. Le Covid déjà presqu’inconnu n’avait pas donné rendez-vous.

-              capacité d’application des mesures de contrôle et 

-              capacité à communiquer : ici, pas d’excuses, il y a à redire. Dans les cas à notre connaissance, une stratégie de communication assortie d’un Plan média sont des articulations de la stratégie de riposte.

 

Sans oublier les capacités organisationnelles et opérationnelles qui déterminent le succès ou l’échec de toute campagne d’intervention. A cause de facteurs exogènes à une administration technique et du haut degré de politique devant y intervenir, les responsables ont souvent les marges réduites et se retrouvent très souvent en position de colmater les brèches et parer au plus urgent. 

Il y va en ce moment de leur ingéniosité et capacité à prendre les risques avec risque de se faire taper sur les doigts.

 

Le Covid 19 a sans doute été le révélateur interne des manquements, défaillances et insuffisances de la mise en œuvre de la stratégie sectorielle santé, elle qui établissait l’inexistence de Plan Intégré de gestion des épidémies, ni de laboratoire de haut niveau de sécurité biologique. La situation a t-elle été remédiée entre temps ? Rien ne nous permet de l’affirmer. Le retour d’Expérience de la gestion des épidémies antérieures et des zoonoses a t-il enfin permis une meilleure préparation à la gestion des épidémies qui devait permettre la mise en place d’une structure pérenne de riposte pourtant préconisée par le Guide Technique National pour la surveillance intégrée des maladies et la riposte ?

Nous n’en voyons pas de loin la manifestation, face à ce qui a semblé être la cacophonie.

 

Le Dispositif de veille stratégique organisé autour de l’Observatoire national de la Santé Publique a t-il bénéficié de ressources financières et technologiques susceptibles de garantir l’efficacité de ses missions ?

Le Centre des Opérations d’urgences participe t-il de ce dispositif auquel cas un pan des ressources technologiques aurait été assuré. Quid du reste ? 

 

Une épidémie comme le Corona virus interpelle tous les segments et l’organisation de la société et met à nu notre incapacité à « penser le réel et le devenir social », « d’inventer notre avenir » sur la base de « valeurs essentielles de Liberté, de Créativité, de Raison comme valeurs normatives, du point de vue du développement des individus autant que du point de vue de l’organisation de la totalité sociale nationale ». 

 

Les limites du contexte et de l’environnement

 

Un confinement général est buté à notre indiscipline de population qui n’est pas encore entièrement entrée dans la république (des blancs) qui a surplombé nos micro-nations respectives, l’Etat moderne et le NGOMNA étant encore perçus comme des greffes qui ont mal à prendre.

 

L’organisation de la société sur une base communautariste met paradoxalement les chefferies, surtout des villes, en marge du processus de développement par effacement au profit de l’administration qui a réduit les chefs de villages en auxiliaires pour l’exécution de tâches plus ou moins superflues et non comme base réelle de la structuration de la société globale.

Ces entités auraient été d’une grande importance dans l’organisation de ravitaillements par zonage (blocs, quartiers) en leur sein, et la différentiation des familles les plus nécessiteuses. La solidarité jadis fierté des africains s’en trouverait renforcée et le vivre-ensemble conforté. Facilitant et allégeant ainsi la tâche de l’Etat providence qui resurgit dans l’esprit de nombreux citoyens plus ou mal intentionnés.

 

L’Etat peut par contre utiliser les projets comme le Projet Filets Sociaux qui doit avoir un répertoire de pauvres et démunis dans le pays, pour l’acheminement prioritaire de l’aide.

 

La décentralisation y trouverait un meilleur terreau et maillage permettant une intervention efficience des collectivités territoriales décentralisées qui dans le cas d’espèce devaient constituer le premier maillon institutionnel (Base de terrain dans notre langage) du dispositif opérationnel de riposte.   

 

En relation avec le ministère chargé des transports et les syndicats des transporteurs, les taxis et mototaxis seraient répertoriés dans chaque arrondissement pour des besoins d’organisation interne du transport en cas de quarantaine par zones. Ce qui participerait d’une géolocalisation globale des moyens de transport pour des besoins de sécurité et de traçage en cas d’infection.

 

Ceci pourrait également aider en cas de mesures d‘accompagnement des opérateurs dudit secteur en matière d’allègement sélectif du coût du carburant par exemple, avec un système de Tom-Cards. Mesure qui ne pourrait bénéficier alors qu’aux opérateurs en règle. Ce qui en inciteraient nombreux à se mettre en règle, l’Etat engrangeant en passant quelques revenus non sans mettre de l’ordre dans le secteur des transports.

 

Bref, le Covid 19 devait être cette l’occasion qui, l’urgence et la nécessité aidant, devait faire passer certaines réformes d’assainissement et d’organisation autrement difficiles à accepter en temps normal.

 

Avec en fond la généralisation des paiements électroniques sur fond de numérisation de la plupart des actes et opérations. L’Etat pourrait par exemple sommer les banques où sont logés les salaires de ses agents de permettre les transferts de fonds auprès du Mobile Money comme le font déjà certaines. Ainsi que les boutiques à se munir des terminaux de paiement.

 

 

Revenant à la gestion directe de l’épidémie, nous avons commencé avec le parallèle avec le Ministère de l’Agriculture. 

Nous conclurons de même en indiquant que la nature très sensible et politico-stratégique de la lutte contre les épidémies humaines rend la tâche du Ministère de la Santé plus difficile et étriquée.

 

Il est donc difficile d’y laisser de larges marges aux technocrates comme dans la gestion des ravageurs des végétaux. Toutefois, un dispositif de base sous forme de programme avec une certaine autonomie de gestion même uniquement technique trancherait avec la logique du Chef pour les mécanismes de veille et d’intervention précoce qui s’accommodent mal des tergiversations et calculs d’intérêts diverses.

 

Les planifications stratégiques et opérationnelles dont aurait charge ledit Programme doterait le pays de stratégie et plans prêts à être adaptées selon les circonstance pour une réactivité efficace.

 

Des success story existent qui peuvent inspirer des initiatives « dimensionnables » à plus grande échelle.

Je communiquerai sur des cas vécus en temps opportun. Non sans laisser entrevoir une esquisse de schéma de structure organisationnelle élaboré en prévision de la lutte contre le plus dangereux des bioagresseurs dans la santé végétale.

 

20200413_180655.jpg


24/04/2020
0 Poster un commentaire

Autochtonie à définition et faciès variable: la fin de l'imposture

Autochtonie: les migrations et peuplements des Douala en rapport avec les autres peuples Bantu du Cameroun

 

(Extrait d'un travail d'analyse qui date de plusieurs années, main non encore achevée pour cause de complication de la généalogie de certains peuples Bantu du Cameroun dont les rapprochements horizontaux avec d'autres sont nécessaires pour une vérification historique)

 

Nous remontons aux migrations et peuplements des peuples Bantu du Cameroun, en convoquant l’hypothèse que tous nos peuples auraient « séjourné autour du Bassin du Lac Tchad d’où ils sont partis ou selon deux théories basées sur la glottochronologie, celles de Greenberg et de Guthrie.

 

Ces hypothèses ne s’éloignent pas de celles qui identifient les cycles des empires africains dans le Bassin du Lac Tchad avec une période dite Maya-Nok de –IXè au IIIè s, l’Empire dit du Ngesimba des Sao ou Sow de –II au IIè s, l’empire dit de l’ancien Biafra du IIIè au VIès, et l’empire dit universel du Wangara ou Ngala du VIIè au XIè s (Dika Akwa, Les problèmes de l’anthropologie et de l’histoire africaines ». Il reste pourtant à trouver la réponse à période de naissance du peuple Bantu.

 

Selon la théorie de Greenberg selon laquelle « la zone d’origine des Bantus se situerait dans l’Ouest Africain, quelque part sur les actuels confins Camerouno-nigerians, et tous les peuples Bantus actuels auraient originellement immigrés de ce centre original en direction du Sud et du Sud-Est. ».

 

Selon celle de Guthrie il y avait un centre pré-bantu situé aux confins Camerouno-Tchadiens d'où sauraient immigrés:

 

(1) vers l’Afrique Centrale un groupe qui aurait dans la région des Grands Lacs, donné naissance aux proto-Bantu ;

 

(2) vers l’Ouest, suivant entre autres, la vallée de la Benoué, des groupes plus important d’où seraient issues des langues Bantu actuelles du Nigeria et du Cameroun occidental ;

 

3) les proto-Bantu d’Afrique Centrale qui auraient, ultérieurement, été à l’origine d’une nouvelle migration en étoile, dont la branche dirigée vers le Nord-Ouest aurait été à l’origine des populations Bantu actuelles du Cameroun et du Gabon » (Pierre Alexandre, Proto histoire du groupe Beti Bulu Fang : essai de synthèse provisoire).

 

On va remarquer ici qu’il est question de tous les Bantu, d’où l’on peut souligner une autre malhonnêteté intellectuelle des "Douala  Bascheurs » qui, pour expliquer la « congolité » des Douala ou la théorie « out of Congo », les isolent des groupes Bantu ainsi caractérisés, pour les situer seuls, sans référence chronologique ni itinéraire migratoire, au sein d’un mouvement quelconque, dans les Grands Lacs jusqu’en Angola. Les autres Bassa, Bakoko ne seraient donc plus Bantu ?

 

L'un de ces "Douala Basheurs" parlant de la « congolité » des Douala, fait allusion quelques lignes plus bas dans son texte du « territoire qui de nos jours porte le nom Congo est une des étapes importantes » dans « la longue marche à la retraite stratégique des Bakoko ». Le Congo est subitement devenu une référence importante pour les Bakoko alors qu'on n'en parle que pour les Douala. Allez y comprendre quelque chose.

 

En considérant une autre version de ces migrations et peuplement des Bantu du Cameroun basée sur une chronologie historique qui met à mal les théories glottochronologiques, ceux-ci auraient séjourné autour du bassin du Lac Tchad à partir du 3è siècle, d’où ils quittent au milieu du 11è siècle. 

Nous basant sur une généalogie largement diffusée et en attendant d’aussi exhaustive et plus précise, nous nous situons au 27è chaînon de la généalogie desdits peuples, avec pour ancêtre Nanga Karkobo qui aurait conduit ses troupes de proto-Beti et apparentés Basoo, Mbene, sous la poussée d’un certain Mode Sop du même palier de l’ego Ngala (groupe des proto-Douala). 

 

Ces peuples selon une marche rapide vers le Sud se retrouvent dans leurs pénultièmes grands centres d’irradiation au 13è siècle.

 

Celui des peuples Fang, Bulu, Beti, Basoo-Mpoo et Mbene-Bassa dans la plaine Mbam Sanaga, autour de Nditam et qui inclue la zone de Ngog Lituba. De là, ils essaimeront vers le sud à partir du 14è siècle pour des fractions en avant-poste comme les Basoo-Bakoko du Moungo et Wouri, et les Mbene-Bassa du Wouri qui arrivent sur les berges du Wouri à partir du début du 16è siècle, avec escale dans la Basse Sanaga pour les Basoo-Bakoko aux côtés des Douala-Bombongo.

 

Les autres peuples ne partiront de la vallée de la Sanaga qu’à partir de 1840 pour les Yekombo (Laburthe Tolra, Les Seigneurs de la forêt), les Beti encore plus tard, repoussant les Mbene-Bassa de l’hinterland partis peu avant eux.

 

Quant au groupe des Douala avant l’étape de la Basse Sanaga au 15è siècle, il est signalé à l’Est Cameroun au niveau de Yokadouma actuel, où leur groupe des Ngala serait le second après les pigmées.

 

Les écrits de Laburthe Tolra dans Les Seigneurs de la forêt, p 121, méritent d’être cités in extenso : « Or d'après Mme Dugast (1949, p. 109), Yokaduma est un Bombo dont les ancêtres sont venus du sud... Les Bombo sont sans doute Ies Pomo de Baumann et Westermann (1948, p. 199) chez qui, du moins dans Ia traduction française, les noms propres sont constamment déformés. Ils les font bien rentrer en tout cas dans leur groupe ndzimu de population ancienne, venue Ia seconde après les Pygmées, à Ia suite des « Ngala » qu'ils auraient anciennement divisés, et dont une branche ou frange occidentale aurait donné les Douala et autres côtiers, tandis qu'un rameau majeur au sud-est constituait les Bakota ».

 

Ces indications nous permettent de situer le groupe des proto-Douala entre la fin du 14è-début du 15è siècle, avec pour ancêtres Ngoso Manela et Tukuru Manela. Il est constant que la généalogie de Tukuru Manela illustre un ancêtre du nom de Kota Tukuru au 15è palier généalogique de l’ego Banyangui entre autres, du rameau Bakota ayant continué la migration vers l’Ouest avec le rameau Diketi, ancêtre des Douala.

Faisons encore appel à Laburthe Tolra qui écrit en page 193 je cite : « On ne peut exclure certes, que Ies Dwala et apparentés aient pu en venant de l'est traverser Ia forêt vide sans laisser de traces. Toutefois, les traditions orales dwala (Bekombo 1973) plaident en faveur d'une très ancienne résidence à l'est et au nord-est de l'actuelle ville de Douala, ce qui confirme l'hypothèse de Struck ». 

 

Certains récits font état de la souvenance dans la mémoire collective des peuples de l’Est, du passage du groupe des proto-Douala, à Betare Oya par exemple.

 

Les néo-érudits de l’histoire camerounaise n’ont-ils pas lu ces passages ou ont-ils décidé de les taire pour ne pas les critiquer ne serait-ce que dans leur nihilisme compulsif, héréditaire et contagieux ?

 

Comme outil de vérification historique, faisons appel à un peuple témoin, et néamoins frère, les Bakota du Gabon et du Congo. Ceux mêmes qui se sont séparés de leurs frères de la famille des Kota camerounais et des proto-Douala à Yokadouma, dont l’histoire révèle à propos et de façon concordante leurs migrations : « Les groupes Kota (Bakota), arrivés à l'occasion des migrations bantoues, sont installés au Gabon avant le xviiie siècle. Selon l'historien Guy Claver Loubamono-Bessacque, à une époque difficile à déterminer, arrivèrent donc, au Gabon, les groupes dits bakota : Kota (Kota-Kota), Kwele, Mahongwe, Shamaye, Shake, Ndambomo, Wumbu et Ndasa. Depuis le Sud-est du Cameroun, en suivant la vallée de l'Ivindo et ses affluents de gauche. 

 

D'autres communautés Bakota, sont descendues vers le Sud, au-delà de Lastoursville. Ce courant migratoire, qui a généré les groupes Bakota actuels, est originaire du sud du Cameroun ». 

 

Les Congolais disent donc qu’ils sont venus du Cameroun donc ont été « camerounais », mais les Camerounais disent que les Douala, leurs « congolais » n’ont pas été « camerounais » avant de devenir Kamerunais. 

 

Continuons cette localisation anthropo-géographique pour situer le groupe des Douala avant leur étape de la Basse Sanaga en provenance de l’Est, à une étape ayant laissé des traces. Il s’agit de la Région de Sakbayémé dans ce qui est le pays Mbene-Bassa actuel, localisation pour laquelle nous ferons appel à la généalogie et récits des peuples témoins comme éléments de vérification historique. 

 

En effet, on peut tracer la présence du groupe des proto-Douala dans cette localité au milieu du 15è siècle, avec pour Chef le nommé Bese du 14è palier généalogique de l’égo Douala. On peut en cela se référer au peuple Ewondo, dit frère des Douala du géniteur commun Mbedi. 

 

Faisons appel au Père Francesco Amato dans « Les croyances Bassa » qui écrit : « les Ewondo de Yaoundé assimilés par les Beti proprements dits, ont habité la côte Camerounaise avant de retourner à 300 km du port de Douala. Car, près de Sakbayémé non loin de la ville d’Edea située à moins de 100 km de Douala : « on entend un vieil adage selon lequel les Ewondo-tribu actuellement située dans la région du Nyong et Sanaga, autour de la ville de Yaoundé- pleuraient un beau cours d’eau, le Nwoga, lorsqu’ils furent délogés ».

 

Comme parenthèse et pour une meilleure compréhension, je voudrais convoquer une analyse généalogique qui nous a autorisé à apporter un élément de correction sur le géniteur des Ewondo. Les Ewondo sont dits Ewond'a Mbedi. Toutefois, considérant le palier généalogique (14è) de Nsie Busi la mère des Ewondo, et de du Beti Ondza Nkolo (15è) auquel elle s’est remariée, je trouve peu probable une union de deux personnes que deux générations séparent (Mbedi cadet de Nsie d’au moins 60 ans – milieu du 16è siècle et Nsie fin du 15è siècle). 

 

Par contre, Mbè/Bese étant de la même génération que Nsie, il me paraît convenable que ce soit lui qui ait été le géniteur de Ewondo, mais la mémoire n’aurait retenu que le nom du plus célèbre Mbedi par glissement du nom Mbè alias Bese. Les Ewondo seraient donc Ewond’a Mbè et non Ewond’a Mbedi. Ayons en mémoire que le groupe Douala est localisé autour de Sakbayémé au milieu du 15è siècle, et les figures pourraient avoir un sens concordant.

 

Nous parlerons et situeront enfin Mbongo, ancêtre du 13è palier de l’égo Douala, ayant vécu au début du 16è siècle et qu’on peut situer selon la datation généalogique dans la Basse Sanaga où les récits le mentionnent à profusion, et que Dika lui même situe tantôt à l’endroit, tantôt au Congo, alimentant ainsi la verve vénénéuse des lecteurs et écrivains sélectifs. Les explorateurs occidentaux décrivent pourtant le Royaume du Kambongo qui lui est attaché dans la basse Sanaga, et les chroniques des guerres qu’il mène de ce lieu contre le Royaume du Manikongo commençant au large du Gabon.

 

 Mbongo est le grand-père de Ewale, l’ancêtre éponyme des Douala ayant conduit son peuple sur les berges du Wouri et fils de Mbedi qui aurait épousé une fille Bakoko de Yansoki. Nous permettant de faire appel à un peuple témoin Bakoko, et particulièrement une branche Yansoki à travers laquelle les Bombedi auraient été initiés au culte du jengou (génies de l’eau) par l’entremise de leur fille mariée à un un autre fils de Mbongo du nom de Male Mbongo.

 

Ce peuple témoin Basoo-Bakoko peut même être convoqué plus antérieurement, s’il est avéré que Ngoso Manela, qu’on a situé vers l’Est du Cameroun, aurait eu pour épouse une Basso-Bakoko du nom de Missi Biang. Le cheminement du groupe Douala non loin du groupe Basoo-Bakoko ne viendrait-il pas corroborer l’itinéraire migratoire des premiers dans la marche forestière du Cameroun vers la côte ?

  

La conclusion partielle est donc que le groupe Douala, venant de l’Est selon un mouvement Est-Ouest et traversant des « forêts vierges » (Laburthe Tolra) a donc écumé le pays Mbene-Bassa longtemps avant l’installation des Mbene-Bassa. Qui serait donc plus autochtone que qui?

Tout comme le pays Bakoko de la Sanaga où les proto-Douala ont séjourné longtemps avant les occupants actuels, y faisant certains de leurs rameaux, les Malimba, Pongo Songo et Longasse.

Doit-on aussi dire que les Douala sont autochtones de Sakbayémé et autres bourgades, de Edea ?

 

Peut-être parce qu'ils n'y résident pas, considération faite de l'autre caractéristique de l'autochtone.

Sauf deux poids deux mesures. Les révisionnistes et nihilistes en sont capables, car manquent de logique. 

Questions aux Illuminés Bakoko qui balaient dans la cour des Douala: les Malimba et Pongo Songo doivent-ils dire que les Yakalak et Adie ne sont pas autochtones de Mouanko et Edea parce qu'ils les ont précédés dans ces espaces?

 

Cette publication vient à la suite d'un coup de gueule suscité par un sinistre individu qui a fait du Douala "bashing" son gagne notoriété au milieu d'ignorants et fanatiques.

 

Coup de gueule repris ci dessous.

 

AUTOCHTONIE : Point Final, et on les boucle, les bouches qui parlent sans que le cerveau ne pense

 

Il y a moins d’une semaine, je faisais un post dans ma page « Réflexion Matinale » qui disait: « A quoi sert-il d’ajouter une couche d’IDIOTIE enduite dans un film de MALHONETETE INTELLECTUELLE sur un tapis D’IGNORANCE ? ».

 

Je ne croyais pas si bien écrire, et ne pensais pas sitôt élucider cette énigme, étayer par des constats probants et flagrants  l’indigence intellectuelle dont font montre certains con-patriotes.

L’école est censée avoir sorti les écoliers, anciens ou nouveaux « Bushmen » de la « sauvagerie », la brousse. 

L’instruction est censée avoir apporté la lumière au cheminement de la praxis des « indigènes » que nous étions qualifiés pour les éloigner de la « barbarie » intellectuelle tout au moins.

 

Force est de constater que le système éducatif du Cameroun, et surtout d’évaluation, aura produit beaucoup plus de têtes « trop » pleines à la recherche du gagne pain, que de têtes bien faites pour produire des savoir-faire prédisposant à la méritocratie avérée et non la méritocratie clamée et auto-affirmée.

La paresse intellectuelle qui embrase la plupart de nos diplômés à la culture générale nulle leur fait avancer comme prétexte que l’histoire du Cameroun n’est pas apprise à l’école, pour justifier leur ignorance qui n’a pourtant pas cure de parler de l’histoire des autres avec « autorité », ignorant la leur propre qui éclairerait pourtant à bien des égards celle des autres, car nos histoires sont liées.

 

Certes, la « vraie » histoire du Cameroun ne figure pas de façon exhaustive dans les livres scolaires, mais l’école est censée nous avoir tout au moins appris à lire et chercher et rechercher matière à lecture. « Lier le bois au bois ». Nous sommes censés avoir été « chercher la science, même en Chine » - s’il le fallait. Nous y sommes allés nous placer devant les caméras, et non derrière.

 

Car l’histoire du Cameroun, de façon éparse, est écrite et consignée dans des livres, mémoires et thèses, dont la première source est accessible dans les librairies et bibliothèques. Si l’on a le souci de sortir de la médiocrité pour cheminer vers la connaissance. 

Quid des NTIC et Google qui nous rend accessibles les références même étant dans les cavernes ? Plus utiles pour les kongossas et autres fake news et fud (lire feud).

 

Qui plus est, il est difficile qu’une histoire authentique s’écrive alors que les passions ne se sont pas encore estompées.

Ces passions qui sont si fortes et emmènent des citoyens à débiter des contre-vérités, des trivialités et facilités, à faire dans le messianisme et œcuménisme ethnique, à exceller dans le romantisme ethnologique, nourris à l’amnésie collective lorsque l’histoire n’est pas en leur faveur ou lorsqu’ils n’y figurent pas. A exercer la mémoire sélective lorsqu’ils y sont entrés plus tard. A pratiquer la lecture sélective pour ceux qui s’en donnent la peine.

Alors on se livre à des revendications de dignité historique à plusieurs détentes face au colonisateur ou aux enjeux politiciens contemporains. A des sursauts d'affirmation de grandeur passée qui ne prend racine que dans son imaginaire et imagination, sur fond de pseudo ou quasi-vérités distillées par quelques gourous en mal de sensationnalisme/ 

 

Le résultat est une LUMPEN INTELLIGENTSIA et POLITICIA qui explique la stagnation d’un pays pourtant potentiellement et quantitativement riche en tout, mais encore quantitativement pauvre en ressources humaines qualifiées, dans le sens de la plénitude et complétude du terme.

 

Le n-ième amusement personnel mais tragédie pour nos enfants et les incultes qui ne demandent qu’à être éclairés par nos néo-érudits qui n’ont sans doute que le « water fufu » comme cerveau dans le crâne ou Pseudo-leaders d’opinion et non moins activistes politiques voulant se faire passer pour hommes politique ou gonfler comme la grenouille face au bœuf me vient de la dernière édition de « Droit de Réponse » de Equinoxe TV du dimanche 20 octobre, télévision que j’ai déjà par ailleurs dépabtisé Solstice TV pour le déséquilibre outrancier comme ligne éditoriale qui leur fait perdre le bénéfice de la notion d’égalité (aequus) qui caractérise cet instant (équinoxe) de l’année. 

 

La corruption morale qui se manifeste par la pratique constante des camerounais au galvaudage des termes, à la banalisation et « lumpenisation » des concepts et qui participent aussi de « l’écartement des normes pour la normalisation des écarts ».

Un soi-disant Ministre de la Communication du « Shadow Cabinet », confondu justement en « Ghost Cabinet » comme il s’illustre à cause justement de l’habitude de pâles copies, ces friperies intellectuelles que le forcing et le bruit nous font avaler. 

 

Un certain Waffo, fidèle aux fâcheries sur les plateaux de télévision en mode bulldog croyant effrayer ses contradicteurs et téléspectateurs, l’air et la parole toujours menaçant on dirait un chien enragé pourtant peureux (la communication surtout politique susceptible d’attirer des sympathisants et adhésion des membre n’a t-elle pas besoin d’élégance, de diction et télégénie?).

 

On l’a vu menacer une dame et non moi élue de la Nation, et surtout lui demander de se « REGARDER DANS LES YEUX » DIRE QUI EST AUTOCHTONE à Douala. Comme pour lui dire qu’elle, Douala de son état, ne l’est pas, mais plutôt « et exclusivement"  les BASSA comme il l’a explicitement dit.

 

Le sinistre individu a récidivé à « Equinoxe soir » exactement à 01h26 ce 23 octobre 2019 lors de la rediffusion de ladite émission en rejouant son disque rayé « ceux qui ne sont pas autochtones mais se disent autochtones, alors que les vrais autochtones sont les Bassa » au moment même où je finissais  d’écrire le paragraphe 17 de la publication ci-dessous qui dit que « Les Congolais disent qu’ils sont venus du Cameroun donc ont été « camerounais », mais les Camerounais disent que  leurs « congolais » les Douala, n’ont pas été « camerounais » avant de devenir Kamerunais ».

Puis de demander la suppression du terme autochtone dans la constitution. Pourquoi pas dans le dictionnaire ?

Il se sent décidément mal dans sa peau pour la renier et vouloir en prendre celle de l’autre. Je vois les Nsaa du Wouri se moquer de lui en le remerciant pour son support rusé. D’autres lui tapoteront avec condescendance dans le dos non se rappeler du petit « contentieux » historique.

 

Se regarder dans les yeux suppose que le demandeur est sûr de sa vérité. Vérité au delà du Wouri, mensonge en dedans ? 

Il y a des pseudo-vérités idiotes, et c’est ce que j’essaierai de démontrer en puisant dans une histoire que j’ai longtemps et régulièrement partagée dans mes publications dans mon mur et mes pages, ainsi que dans mon blog.

Ce n’est pas pour exercer un droit de réponse à une personne insignifiante à mes yeux, je ne m’en donnerais pas la peine, mais me moquer de ces centaines « d’intellectuels » qui gobent et distillent ces a-priorismes sur fond de complexe, et éclairer ceux des citoyens de bonne foi ne désirant qu’apprendre notre histoire,  dans cet exercice de DEVOIR DE MEMOIRE.

 

Cette histoire dont nul ne détient le monopole de la connaissance, mais que certains ont l’avantage d’y avoir été baignés dès leur berceau car nés dans l’espace de sa mouvance, et qu’ils travaillent tous les jours… à leurs minutes perdues. Cette histoire dont la quête nous a récemment emmené, lors du Grand Dialogue National, à rechercher et honorer certains de ses icônes comme les Professeurs Daniel Abwa et Victor Julius Ngoh à qui j’ai dit n’avoir pas encore eu auparavant à sérer la main de « such an honest scholar».  Et qui m’ont fait l’honneur de dédicacer leurs livres «Cameroun Histoire d’un nationalisme 1884-1961 » et « Cameroon 1884 – Present (2018) The history of a People ». 

 

Quelques jours avant, quelques heures avant l’ouverture solennelle du GDN, j’avais tenu à échanger avec le Professeur Kum’a Ndumbe III, sur qui je disais compter pour mettre en exergue la dimension historique de la crise anglophone - et qui me dédicacera aussi son livre « Dimbambè la Sawa ». 

Le dernier que j’ai recherché sans voir étant Mfon Victor Mukete dont je n’ai pu serrer la main comme le plus grand acteur méconnu de la réunification, et obtenir ensuite la dédicace de son livre « My Odissey The story of Cameroon reunification ». 

Comme Dieu aime le Cameroun, il a donné 101 ans à Chief Mukete pour rétablir la vérité historique, pour que demain, des révisionnistes et nihilistes ne spéculent sur ses écrits. Il aura laissé son testament UERBA, de vive voix.

 

 

Autochtonie, parlons en ; venons en aux faits.

 

Les Douala pas autochtones de la ville éponyme ? Pire encore du Cameroun ?

 

Commençons par les définitions, et revisitons le peuplement, les migrations et les faits historiques.

Il faut être camarouNain pour réinventer des termes français et leur donner son entendement.

 

Le dictionnaire dit de « autochtone » une personne originaire du pays où il habite. « En thnologie, le terme désigne  le membre d’un peuple autochtone ».

Que signifie le terme "originaire" dans le contexte anthropologique-sociologique africains?

 

Dans notre contexte africain, ma modeste compréhension du terme "originaire " donc AUTOCHTONE d’une localité désigne tout peuple qui s’y est fixé à l’issue de ses migrations et y vit. Comme nos pays qui sont distingués par les frontières héritées de la colonisation. 

 

Tous nos peuples ont migré, tous, donc ont une origine lointaine, même les pygmées qu’on dit autochtones, car la vie n’est pas née (apparue) dans le territoire appelé « Cameroun ». Il n’y a qu’à faire référence au premier grand courant migratoire datant de la préhistoire qui amène les peuples de la vallée de l’Omo en Afrique de l’Est, au sahara, en Afrique du Nord, et au delà de la mer Méditerranée.

 

L’une de ces grandes migrations a également peuplé le « Cameroun » de ses pygmées.

 

Il y a plutôt une préséance dans la présence/passage et/ou établissement pour ce qui est de nos origines actuelles.

Dans l'histoire du peuplement, les premiers occupants ont souvent évacués/chassés comme le cas des pygmées dans la plupart de nos localités, absorbés ou fondus au sein des nouveaux venus, cas de certains anciens lignages Bakoko comme les Bonatongo de l’honorable Din Bell née Tongo (qui était donc fondée de regarder Waffo(u) de la tête aux pieds et non pas seulement dans les yeux pour lui dire qu’elle est « authentiquement » Autochtone, pile et face, vice-versa, aller et retour), et enfin repoussés plus ou moins sur de longues distances et/ou cohabitent avec le(s) pré-établis pour constituer un peuple résidentiel (cas des Bakoko-Nsaa-Douala).

 

La ville de Douala ne peut être une exception ou une curiosité, car les premiers occupants contemporains y ont été les Bakoko et les Bassa (cherchez l’ordre, eux-mêmes ne s’accorderont pas) puis les Douala.  Un point, trois traits ethnologiques. 

Ces trois peuples raciaux ont tous des origines lointaines, Egypte ou Soudan,  Bassin du Lac Tchad, La Haute Sanaga ou la Basse Sanaga, pour enfin finir dans les berges d Wouri comme origine définitive.

Où ils ont créé un peuple résidentiel.

 

Et si des gens ne parlaient pas de l’intégration, unité nationale ou vivre ensemble que du bout des lèvres, ils exalteraient ce bel exemple de compénétration et de fusion de peuples raciaux et de cultures pour réaliser un foyer divin « Massoso ma Nyambé », et les répliquer dans leur espace pour que de cercles concentriques, la nation Camerounaise ne soit point un veux pieux, et la communauté de destin une construction réelle. Au lieu de quoi, les niveleurs par le bas montent sur de grands chevaux pour susciter et enflammer des divisions entre l’écorce et l’arbre pour mieux se frayer une place au soleil et dans le sol.

Les Bamoun et Bamilékés tous pourtant descendants de Tikars vivent-ils en meilleure harmonie à l’Ouest ? Les Bakoko et Mbene font-ils mieux dans la Sanaga Maritime ? Les Basoo-Mpoo (Badjob, Ndog Bisoo) sont-ils pas assimilés ou pas, acculturés ou absorbés dans le Nyong et Kéllé ? Le débat inutile et improductif « Bakoko est/n’est pas Bassa » relève-il au passé ? Faut souvent balayer devant sa porte, regarder la poutre dans son œil…

 

L’histoire de la migration et le peuplement dans l’espace et dans le temps relatif, mais aussi absolu des Douala arrivés sur place à partir de 1578 (16è siècle) ou au 17è siècle pour contenter les révisionnistes-réductionnistes et qui en fait l’un des premiers peuples autochtones du Cameroun ne souffre d’aucune équivoque pour en faire un débat de caniveau. Les données sont légion, irréfutables et documentés. Ceux-ci ayant par ailleurs l’avantage d’avoir une histoire plus documentée que de nombreux peuples du pays qui rend leur histoire moins sujette aux spéculations. Et pourtant !

 

Et c’est justement et surtout sur cette historiographie que je m’appuie pour analyser et interpréter (je n’ose par parler d’études et recherches) l’histoire des peuples Bantu en général, à la différence de ces néo-chercheurs idéologiques forgerons, alchimistes de l’histoire qui commencent par la réfutation des écrits pour plonger dans des conceptions puisées du fond de leur imagination et leur imaginaire obtus.

 

Dans une précédente publication, j’avais justement demandé à chacun de dire l’année approximative de l’implantation définitive de son peuplesNul n’a osé répondre, et la question demeure ouverte pour ceux qui la lisent pour la première fois.

Car voici un peuple qui s’est installé en 1578 (16è siècle) qui n’est pas dit autochtone, mais la plupart des peuples Bantou du Cameroun qui se sont installés postérieurement le seraient. 

 

Les Fang, qui étaient au front des migrations Pahouines, se sont installés au Sud et jusqu’au Gabon vers 1870, 292 ans après les Douala, ils sont autochtones du « Cameroun », pas les Douala. Qui par ailleurs étaient dans l’estuaire du Cameroun, dans la Basse Sanaga –  un fait historique, que nous allons étayer plus tard en retraçant leur géographie anthropo-historique) depuis le 15è siècle. Alors que les autres peuples étaient encore dans la Haute Sanaga (Cf l’abondante littérature dont les livres de Laburthe Tolra et Pierre Alexandre).

 

Il en est autant des Bulu (Yekombo), repoussés par les Beti, qui arrivent à Ebolowa vers 1870, étant partis de la vallée de la Sanaga en 1840, 262 ans après l’installation des Douala. Ils sont autochtones du « Cameroun », les Douala pas.

 

« En 1840, les Beti étaient encore sur la rive gauche de la Sanaga, d’où ils sont partis sous la pression des cavaliers assimilés aux Foulbé», alors qu’il s’agirait des Bamun. (Pierre Alexandre, Proto histoire du groupe Beti Fang Bulu, essai de synthèse provisoire). Les Beti ont droit à l’autochtonie au « Cameroun », pas les Douala installés avant eux près de 262 ans à Douala et non au « Cameroun » où ils sont encore bien longtemps avant.

 

Les Mbum s’installent dans l’Adamaoua au 16è siècle (André M.Podlbwski, Présentation d'une liste généalogique et chronologique de la chefferie Mboum de Nganha), ils sont autochtones du « Cameroun », pas les Douala qui au 16è siècle, sont installés plus loin qu’eux au Sud Cameroun. 

« Les proto-Tikar et proto-Bamun seraient partis vers l’ouest au 14è-15è siècle (Pierre Alexandre, idem op cit). Les Bamun étant partis du Rifum dans la vallée du Mbam vers 1394 (Histoire des Bamun par les Bamun). Ils sont autochtones au « Cameroun », les Douala pas. 

 

Point n’est même besoin de parler de ceux qui ne connaissent même pas leur histoire mais parlent véhément et éhontement de celle des autres. Sinon pour dire que certains peuples ont été fixés par le colon, et les Allemands pour ce qui est du Cameroun, donc postérieurement au traité Germano-Duala qui a ouvert la voie aux allemands pour l’hinterland. Au moins 306 ans après l’installation des Douala. Ils sont moins autochtones d’un pays qui a par ailleurs commencé par eux et qui pendant certaines années ne se réduisait qu’à eux et leurs collatéraux et voisins territoriaux.

 

Je serais encore plus amusé si mes frères Yakalag de Mouanko ou Dizangué, voire les Yasuku, disaient eux aussi que les Douala n’étaient pas autochtones du Cameroun, faignant de regarder les repères historiques autour d’eux,  dont les marques tangibles et indélébiles sont les Malimba ou Pongo Songo qu’ils ont trouvés et repoussés, ces frères des Douala qu’ils ont laissé sur place dans la Basse Sanaga pour migrer à « Douala ». Ou alors les Malimba et Pongo Songo sont autochtones, pas les Douala.

 

Ou encore les Adie (dont l’un des fils m’a soumis son manuscrit et dont je mentionnerai ci-dessous ce paradoxe dans un Douala basching qui ne dit pas son nom), arrivés à « Edea » au milieu du 17è siècle (Cosme Dikoume), au moins deux siècles après que les Douala aient écumés la région.

 

Tout comme tous ceux qui font dans l’autochtonie sélective, en ne parlant pas de Batanga ni Bakweri, ces frères des Douala, comme des allogènes dans leurs localités. Ne sont-ils pas aussi venus du « Congo » ou alors la congolité est une notion à géométrie ou faciès variable ?

 

L ‘autre détente d’accaparement ou de relativisation du prestige historique de la ville de Douala conféré par le peuple éponyme (car il ne s’agit que de ça) est la stigmatisation sélective.

 

C’est l’histoire du Cameroun, qui n’a jamais fait dire aux Douala que les autres sont des « Camerounais par extension », mais ce sont ceux-là qui les excluent d’un territoire dont ils ont signé « l’Acte de Naissance ». Il faut être CamerouNain, con-patriote ou con-citoyen pour seulement le penser.

Chacun sait-il quand il est entré au Kamerunstadts ? Pour ne pas parler de River Cameroon.

Peut-être que c’est dans ce sens que dans un langage subtil de son intelligence raffinée, François Sengat Kouoh avait dit à son camarade de parti que « heureusement que c’est toi qui es né dans le même pays que moi, ce n’est pas moi qui suis né dans le même pays que toi ». Le rapprochement est de moi.

 

Approfondissons donc la malhonnêteté intellectuelle, que dis-je la corruption intellectuelle des CamerouNains. 

 

L’argument avancé de façon mimétique et bête est que les Douala sont congolais. Rien à dire pour le moment et a priori sur cette version que je relativise ou rejette ersonnellement. Mais dans l’imaginaire de certains qui ne peuvent s’élever, dans leurs perspectives brouillées par les arbres de la forêt ou les collines qui les empêchent de scruter l’horizon, ils font du terre-à-terre ou « wasa-wasa » intellectuel comme on dit, en voyant les Douala débarquant d’une pirogue (comme certains idiots s’amusent en menaçant de les y remettre) venant du Congo pour le Cameroun, en tant que pays. Comme ils sont venus de leurs villages pour Douala, ce qui leur conférerait aussi l’autochtonie. On a déjà énoncé qu’ils ont mal assimilé l’histoire du Cameroun et sa naissance en tant que pays, par un traité qui leur a permis de se dire fier d’être Camerounais. Traité qu’ils vilipendent par ailleurs, non sans se gargariser que leurs chefs en ont également signé avec les Allemands. 

Et même si les Douala étaient congolais ou « congobeaux", serait-ce une tare honteuse d’appartenir à un grand peuple comme ce peuple Kongolais, et avoir appartenu à un grand Royaume ou Empire contemporain comme celui du Kongo, par rapport aux royaumes nébuleux remontant à un « michanchuleng » difficile à tracer dans l’espace et le temps ?

Royaume que certains recherchent et ressortent des eaux du Wouri comme l’Atlantide ?

 

La malhonnêteté intellectuelle caractérisant la lecture sélective ou les connaissances lilliputiennes de nos « Eru-dit water fufu brain» se lit dans le fait que l’histoire de nos peuples comporte plusieurs versions, souvent corrompues par les récits oraux pourtant premières sources des récits écrits, corruption débutée et accentuée, outre par les omissions de la mémoire orale depuis que la parole de l’Africain a cessée d’être sacrée, à partir du contact avec les occidentaux par des revendications de dignité historique qui ont emmenées certains à vouloir se présenter sur de plus beaux jours, donc se fabriquer une histoire plus belle que celle des autres. D’autres ont même introduit Noé dans nos arbres, ou un ancêtre nommé Afiri kara depuis qu’ils ont connu le nom de l’Afrique par les religieux, ou du crabe « kara » dont la fierté « afidi » ferait d’eux les plus prestigieux.

 

Manipulations généalogiques, distorsions des récits, tout y est passé et passe encore pour des affirmations politiciennes de nos jours.

 

Ceux là n’ont-ils pas aussi lu que les « Douala sont des Ngala restés sur la côte camerounaise » ? 

Ils n’ont pas lu leDr Poutrin dans « Esquisse et ethnique des principales populations de l’Afrique » écrit ceci de la première migration dite Ambou qui: «se serait mise en arche vers le XIe siècle pour atteindre le Congo d’une part, et le Cameroun d’autre part, comportait au moins les Douala ». 

 

S’il leur est difficile de retracer le fil conducteur ou le profil anthropo-géographique des peuples, y compris les leurs, je leur fais ça CADEAU, la leçon des migrations et peuplements des Douala en rapport avec les autres peuples, from the 11th circa to present.

 

Non sans partager le résumé conclusif qui stipule que le groupe Douala, partant du bassin du Lac Tchad comme tous les Bantu, passant par l’Est à Yokadouma où ils arrivent après les pygmées et partent sous la poussée des Bomo les uns vers le sud au Gabon et au Congo et le grand groupe vers le littoral selon un mouvement Est-Ouest, traversant des « forêts vierges » (Laburthe Tolra),  a donc écumé le pays Mbene-Bassa longtemps avant l’installation des Mbene-Bassa. Tout comme le pays Bakoko de la Sanaga avant les Bakoko. Doit-on aussi dire que les Douala sont autochtones de Sakbayémé et autres bourgades, de Edea ? 

Sauf deux poids deux mesures. Dont les révisionnistes et nihilistes seuls sont capables, car manquant de logique. Ou en ayant de pré-logique.

 

« Les (nouveaux) rois n’aiment pas ceux (des rois) qui les ont vus nus à leurs moments de faiblesse ». Ils se fabriquent ainsi une histoire de toute pièce qui se veut plus belle que celle des autres, n’hésitant pas à les exclure, oubliant que l’histoire moderne n’est plus simple récit oral de la parole qui « vole, va, vient, meurt et se renie », mais une science qui se veut de plus en plus exacte avec des éléments de vérification historique comme la généalogie, la linguistique, l’ethnonymie, les récits de peuples témoins, les mythes et légendes, la toponymie comme repère historique.

            

On peut toujours se créer des bulles et s’y enfermer, mais lorsqu’on voudra respirer l’air pur, la vérité nous rattrapera. Cela dit, notre histoire est en constante construction avec d’éléments nouveaux qui peuvent battre en brèche les hypothèses actuelles. Encore faut-il soumettre ces hypothèses à l’épreuve de vérification et de la cohérence historique.  

J’en suis preneur, des avancées au delà de tout doute raisonnable.

Nyasam Ekotto Eboa Eyoum, Arrière petit-fils d’un « Chef Côtier Vandale » signataire du Traité germano-duala.


23/10/2019
3 Poster un commentaire

Mon Soliloque pour le Grand Dialogue National

Voici venu le Grand Dialogue National 

 

Le Cameroun est à la croisée des chemins de son destin, comme dans le parcours de toute nation, et surtout celles en construction. 

Il appartient à son pilote de cerner et emprunter la bonne direction. Il appartient à ses responsables et au peuple contemporain de redécouvrir sa mission et poser les bases de son accomplissement par leurs fils ou la trahir.

Le gouvernement et le système gouvernant actuel sont dos au mur et au pied du mur, pour accomplir un « compromis historique » susceptible d’évacuer le vrai/faux problème anglophone qui a conduit à la crise anglophone qui a fissuré les murs et menace la fondation de l’édifice Cameroun/Cameroon. 

 

Quant au fameux faux/vrai « concontentieux historique » que certains nostalgiques ou nationalistes clament à tort ou à raison et que les ultra-nationalistes claironnent à cor et à cri, à hue et à dia, avec verve ou vertement, il risque encore attendre, l’agenda du Grand Dialogue National n’ayant pas prévu des joutes oratoires un tant soi peu oiseuses. 

 

Les héritiers de la colonisation ont une occasion de coudre un autre habit qu’ils mettront au dessus ou troqueront contre celui que certains leur ont cousu et habillé : « aujoulatistes », « néo-colons », « colonial puppets » et je ne sais quels noms d’oiseaux.

Le Cameroun ne mourra pas pour renaître, mais il muerait pour se revitaliser.

 

Cet agenda des organisateurs, du moins le visible, ne prévoit pas explicitement l ‘examen des « root causes » du « soi-disant » problème anglophone, mais ce point ne manquera pas à s’inviter car figurant dans l’agenda caché de certains participants, et à raison.

Point besoin donc de l’occulter, au contraire, il faut l’aborder avec courage et connaissance de cause, car il y figure de nombreux échafaudages qui s’écrouleront comme un château de cartes. Comme des distorsions qu’il faudra redresser sans états d’âmes. Il y a aussi des non-dits qu’il faudra dire et évacuer.

 

Le débat est donc circonscrit à la crie anglophone comme point central, mais cette crise comporte les éléments dont la résolution irradiera tous les pans de la vie de la nation.

Et c’est en cela qu’il cesse d’être un problème anglophone (ou qu’il ne l’a jamais été selon la compréhension de certains) pour devenir un problème national. Un problème national qui se pose avec acuité auprès des ressortissants de la zone anglophone du pays, au regard de ses spécificités culturelles et ses pratiques institutionnelles, juridiques et administratives.

 

Mon opinion sur les fondements de cette crise avait déjà été exprimé et publié (  ), point n’est besoin d’y revenir sinon de renvoyer à sa lecture. 

Aussi vais-je directement aux propositions de solutions aux questions saillantes en ,e réservant d’aborder les aspects politico-politiciens.

 

S’il m’avait été demandé de faire des propositions, je les résumerais et hiérarchiserais comme suit :

 

Solution 1 : le nom du pays

Le changement du nom du pays peut paraître banal et non prioritaire pour des esprits peu avisés, mais est au centre de la réconciliation historique et socio-politique du pays envers son histoire et son destin. Il répond à un des pans du « problème anglophone » ouvertement exprimé par les concernés.

Il est l’une des récriminations majeures de nos frères qui dissimule le débat sur les «accords de Foumban», la soi-disante violation de la constitution fédérale par le référendum de 1972 et les accusations fallacieuses de « sécession » par le Chef de l’Etat en revenant au nom Cameroun, comme si celui de Cameroon ne comptait pas. Toutefois, il faut reconnaître que ce nom porte a minima à équivoque, et nos frères peuvent avoir raison. Il faut donc les écouter et comprendre.

 

Le nom du pays (je me situe à son origine « originelle » et ses évolutions subséquentes a connu beaucoup d’évolution, jusqu’à celui actuel qui fait polémique et qui participe des raisons du « problème » anglophone. Le terme anglophone compris bien entendu comme compatriotes des régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest, de l’ancien Southern Cameroon, de l’ancien Cameroun occidental. 

 

Lors de l’adoption de la constitution de 1996 consécutive à la tripartite, spectateur dans l’hémicycle de l’Assemblée Nationale, j’avais été très déçu que mon vœu de voir rebaptisé le nom du pays sous l’appellation KAMERUN qui ferait l’unanimité ou tout au moins ne prêterait pas à équivoque et couperait l’herbe aux pays de ceux qui voient en la « Republic of Cameroon », La République tout simplement.

Ce nom d’inspiration allemande appartient à tous et renvoie à une seule entité. Il n’est pas la propriété des UPCistes, en référence à la fébrilité des héritiers du colon. Mais ils ont le crédit de l’avoir sacralisé.

Et les Anglophones l’ont par ailleurs mieux valorisé que tous. Le réfuter aujourd’hui confirmerait que ces derniers ne veulent pas entrer dans LA république, mais rentrer dans les républiques, que dis-je, dans le territoire.

 

Et si l’on voudrait effacer toute trace de colonisation, alors il faudra puiser plus profond et ironie du sort, revenir à une appellation anglaise qui devra s’appliquer au français : CAMEROON, tout simplement (République du Cameroon-Republic of Cameroon).

 

Car le Kamerun, Cameroun, Cameroons ont été CAMEROON avant le « colon » allemand, la séparation et le colon français, puis la République. Peu importe si ce n’était pas un état colonial ou indépendant. Ceux qui me parleront du protectorat puis de l’Etat pour nuancer ces propos, je leur parlerai de continuité. Sinon …

Je n’accorde aucune importance aux révisionnistes complexés qui trouveront à redire d’un nom conféré par des étrangers. Qu’ils commencent à apprendre l’origine de leurs ethnonymes (ils seront surpris et réfuteront leur origine « coloniale » - quote me anywhere and any time- et les changer. 

 

Sous-jacent au nom du pays, est le débat sur la forme de l’état, qui trouve sa justification sur « la critique de l’Etat centralisé » et « le transfert des centres de décision à Yaoundé, loin des populations et de leurs problèmes ».

Pour moi, c’est un débat périphérique par rapport au problème anglophone, même si certains veulent le placer au centre. 

Seul le Peuple souverain et maître de son destin devrait se prononcer sur la forme de l’Etat, et non ceux qu’il n’a même pas mandaté. Le point peut donc être débattu, mais ne prêter à aucune conséquence pour laisser le temps jouer son rôle. 

Le régime actuel a opté pour une décentralisation, ne grande partie du peuple réclame une décentralisation effective et poussée, une autonomie des régions. Il appartiendra au régime suivant, élu avec les voix du peuple, d’inverser les opinions pour une autre forme de l’Etat. 

 

 

Solution 2 : Réparation, mais absolument aucun particularisme « institutionnalisé »

 

Cettesolution se réfère aux récriminations relatives :

-              au «non-respect des engagements relatifs à la prise en compte, de manière équitable, des cultures et traditions institutionnelles, juridiques, administratives…héritées des anciennes puissances administrantes » ;

 

-              au «non-respect des promesses solennelles faites pendant la campagne référendaire » ;

 

-              au «non-respect du bilinguisme dans le secteur public, bien que la Constitution fasse du français et de l’anglais deux langues officielles d’égale valeur ».

 

Je dirais to de go que je suis foncièrement contre toute mouvance qui accorderait un statut particulier à une quelconque région ou à toute autre entité territoriale. Ce serait semer les germes de discordes futures et des velléités séparatistes au cas où. 

Nos compatriotes ont subi un tort qu’il faut réparer, afin de rattraper ou approcher le développement multiforme auquel ils auraient été privé par égoïsme et vénalité des individus, la mauvaise gouvernance à laquelle certains d’entre eux ont participé, mais qui n ‘était pas institutionnalisée.

Ce sont des hommes, des francophones égoïstes et antipatriotes qui ont forgé le centralisme, et n’ont pas su ou pu respecter la spécificité institutionnelle, juridique et administrative, voire faire adopter au niveau national celles des pratiques les mieux adaptées à nos aspirations de libertés et de développement. Fussent-elles anglo-saxones.

Il serait donc temps de faire preuve de clairvoyance et courage, des deux côtés, afin de faire ce qui est juste et équitable.

Tout en évitant des « rentes de situation » sur lesquelles certains vont s’agripper demain pour éviter toute évolution que le temps imposera à nos enfants et petits-enfants. Car il ne s’agit pas de refaire nos vies et rattraper le temps perdu, mais de préparer celles des générations futures en apprenant du temps passé.

 

En matière de réparation, on pourrait par exemple envisager la mise à disposition d’un fond de réparation/reconstruction destiné aux collectivités territoriales décentralisées dans le cadre de la décentralisation, qui avoisinerait un (01) milliard de FCA par an pendant 5 ans, ou le double si la proposition de l’UDC de mettre à disposition 1 milliard à toutes les Communes était agréé. 

 

De même, le partage des ressources du sous-sol devrait bénéficier directement, selon un quota à définir, aux régions, départements, arrondissements voire villages dans lesquels lesdites ressources seraient puisées. Cette mesure générale aura un autre impact dans la situation actuelle, puisque le pétrole est l’un des carburants de cette crise.

 

 

En substance, il s’agira de définir un modus vivendi et modus operandi.

Il s’agirait de donner l’impression ou des garanties non écrites à nos compatriotes qu’ils ne sont pas des faire valoir, mais des citoyens à part entière qui ont aussi e droit de présider aux destinées de notre pays, fussent-ils minoritaires par rapport aux francophones.

Un accord de principe et de parole peut ainsi être pris, par exemple, que le prochain Président de la République soit un Anglophone pour au moins deux mandats (comme l’a indiqué Elimbi Lobe). 

Un contrat social qui n’a pas besoin d’être institutionnalisé. Mais qui indiquera que tout le monde reconnaît qu’un tort a été causé et mérite réparation.

 

Foin donc l’hypocrisie ou le politiquement correct ; l’heure est à la sincérité.

 

Les délégations régionales francophones sont-elles fait l’aggiornamento pour lâcher un tant soi peu de lest des avantages indus qui participent des frustrations des anglophones en particuliers et des autres en général ?

Le Sud reconnaît-il par exemple qu’il bénéficie de l’iniquité dans la répartition de la représentation parlementaire entre autre qui est mise sous le joug de l’égoïsme des francophones ?

Le Centre-Sud reconnaît-il qu’il a, par népotisme et favoritisme, la part du Lion dans l’Administration et d’autres institutions de la république ?

L’Ouest reconnaît-il que le « grégarisme exacerbé » qui conduit à des monopoles et exclusions sont perçues comme une tare des francophones ?

Le Littoral reconnaît-il que certaines retombées lui bénéficient au détriment de l’outre Moungo ?

L’Est, quant à lui, se pose aussi des questions.

 

Les citoyens, chacun et tous, reconnaissent-ils être partie du problème de la marginalisation, ostracisation de leurs frères ?

 

«You want to make [Cameroon] a better place, take a look at yourself and change».

 

En résolvant le problème anglophone, nous avons les clés de la résolution du problème camerounais.

 

 


30/09/2019
0 Poster un commentaire

Plaidoyer pour le Stade Georges Goethe

Plaidoyer pour le baptême du Stade en construction à Douala en Stade georges Esubyi Goethe

 

Aux Grands Hommes, la Patrie reconnaissante.

 

Ailleurs, ils entrent au Panthéon, ou ils reçoivent la reconnaissance de la Nation pour des faits militaires.

On immortalise aussi une personne en lui dédiant un monument, une route, un édifice par le nom de baptême de promotions d’écoles, et de plusieurs autres manières.

Pour les services accomplis, pour l’œuvre réalisée.

Le football au Cameroun dit-on est devenu comme une religion, est un ciment de l’unité nationale, et à côté de la musique, le meilleur Ambassadeur du pays.

Ce football n’est pas tombé du ciel, mais est venu par un Homme, George Esubyi Goethe, le nom de son père peu connu mérite d’être accolé afin de faire la différence avec Georges Goethe, le célèbre auteur Allemand dont il recevra le nom car étant né alors que son géniteur lisait cet auteur.

C’est et enfant d’Afrique, originaire de Sierra Leone qui, en provenance du Gabon en 1922 où il travaillait, emporta dans sa valise un ballon de football puis créera la première équipe à Douala.

C’était le départ d’une aventure qui  vient encore, avec les filles, de donner au Cameroun ses lettres de noblesse et qui fait que ce pays soit plus qu’un nom sur la carte de l’Afrique.

Cet illustre personnage mérite t-il de n’être évoqué que par un petit billet dans le magazine de la FECAFOOT qui célébrait les 50 ans du football camerounais ou occasionnellement à travers quelques lignes de journaux et autres publications ?

Ou qu’il ne soit plus célèbre que comme un excellent photographe, métier à travers lequel il a également rendu d’énormes services au Cameroun  et père d’un ancien Député de la Nation?

Ceux qui savent qu’il faut « reconnaître et encourager le mérite de chacun au profit de tous » seront d’avis que George Goethe mérite plus.

Pourquoi pas un stade de football en son nom ?

 

PETITION: http://www.petitions24.net/plaidoyer_pour_le_stade_georges_esubyi_goethe


05/12/2016
1 Poster un commentaire