My Shareway to the World

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Post Debates

Parlons nous assez? Parlons nous beaucoup? Parlons nous peu, parlons nous bien?
Certes la parole est d'argent et le silence d'or, dit-on. Pourrons nous alors conclure que la mort est or, et la vie moins précieuse?
La civilisation du silence est-elle plus importante que celle de l'oralité dont nous sommes issus, pour nous retrouver dans celle de l'écriture qui sans nous être étrangère, n'était pas assez étendue dans notre ère culturelle, dans laquelle la civilisation du numérique a fait une intrusion qui peut nous aider à concilier les précédentes?
Au départ, l'écriture était laissée aux soins des scribes. Les Pharaons dit-on, n'auraient pas voulu la vulgariser auprès du peuple, craignant qu'il perde sa mémoire. Mais force est de constater que nous nous contentons aujourd'hui d'écouter les autres, leur permettant de nous balloter au gré de leurs analyses plus ou moins pertinentes ou exactes, sans avoir la possibilité, dans le même espace, d'émettre nos opinions. Et les mensonges par omission ou par déformation des faits deviennent vérité "outre" ondes et papiers. Les espaces et le temps ne permettant pas souvent aux orateurs ou publicateurs de préciser leur pensée ou apporter la contradiction, si la modération n'est pas elle même orientée voire viciée.
Et l'imposture se couche dans ce lit d mensonges et insuffisances dressé à dessein, par omission ou par actes, en pensées et/ou en paroles.
Doit-on contempler cette situation comme les petits singes qui, dans l'illustration de la couverture d'un de nos livres d'école primaire, se contentaient de voir leur aîné ou parent finir le gâteau sous prétexte de rechercher l'équilibre entre les deux plateaux de la balance tout en s'arrangeant à déséquilibrer l'un après l'autre?
Notre opinion compte, nous disent certains. Mais alors comment l'exprimer. Du fond et au fond de nos gorges, aux toilettes, salon ou cuisine?
J'ai toujours admiré cette phrase qui résume le mécanisme fondamental de la vie, "nature figths back". La nature se défend. C'est pourquoi elle suscite des effets, phénomènes ou êtres dont les actions tendent vers le retour à l'équilibre naturel. L'Homme, l'être le plus intelligent et intelligible de cette nature, s'y est toujours inspiré pour réaliser ses créations ou apprendre ses réactions. Le développement moderne nous a privé, à notre corps défendant et à cause de nos erreurs, de certaines valeurs. Mais comme rien ne se perd, à nous de profiter des opportunités que nous offre cette modernité pour retrouver nos "environnements" et valeurs "perdus". Quoi d'autre que la civilisation du numérique pour nous ramener dans notre civilisation de l'oralité? 
L'arbre à palabre séculaire ne peut-elle pas être remis au goût du jour sinon réellement mais virtuellement, avec cet avantage de nous transporter dans le temps à une vitesse infinitésimale et de nous placer dans un espace illimité ? 
Pourquoi alors laisser notre sort aux apprentis-sorciers sans mot dire, ou aux procureurs-contempteurs de consciences champions des procès de consciences ou en sorcellerie ?
Cette page rejoint les préoccupation de celle dédié à ce que j'ai appelé Devoir de Réponse-Droit de Mémoire.
Mais elle se voudrait plus interactive et itérative.
Que les débatteurs qui nous baladent au gré de leurs humeurs et humours sachent que nous prolongeront leurs analyses et raccourcirons leurs inepties. 
Pour que la contradiction et les contributions soient!


Débat du 10 avril 2016

Débats de la semaine

 

Je n’avais pas suivi en direct le débat de 7Hebdo de dimanche passé, occupé par un cas au Centre des Urgences où j’ai pu noter un début de prise de conscience et de prise en compte des cris de l’opinion publique à travers la prise en charge des cas par le personnel de santé ou la prudence d’un médecin avant d’agir, car craint-il, « on dira ceci, cela ». Il ne faut ni se plaindre ni manifester. Mais à la lecture de certaines réactions dans le mur de Marianne Simone Ekanè et avant même d’en avoir lu la totalité, j’ai manifesté mon indignation face à ce que je ne trouve pas de mots pour qualifier. Le « brocardage » de certains activistes de l’opposition pour les actions qu’ils mènent en ce moment. Si l’humour ivoirien ne nous avait contaminés en la camerounisant, du genre, « je porte mon noir je me fais pulvériser , c’est toi que ça mouille? », on accumulerait de l’adrénaline pour rien. Sur le plateau, 3 débatteurs avec un dénominateur commun, le numérateur a sans doute été d’égale valeur pour nous produire un quotient proche du nul.
A quoi voulaient jouer Ekane Anicet, Paul Soppo et Denis Nkwebo. Qui servent-ils et qui desservent-ils ? Si je ne me gardais souvent de faire des procès d’intention ou en sorcellerie, j’aurais franchi le pas que nombreux ont franchi depuis. Eux qui critiquent les actions de ceux qui donnent ne serait-ce que l’impression de s’unir pour agir, nous offrent un spectacle des plus désolants sur le plateau, au nom sans doute du monopole du nationalisme et du « martyrdom ». J’ai souvent qualifié l’attitude de nos opposants en m’inspirant du titre d’un célèbre film américain, « jamais sans ma fille ». Ceci est noble, se préoccuper de l’autre, fut-il un proche parent. Mais est ignoble que de se comporter comme « jamais sans Moi ». Aussi, ce que l’autre ou les autres font, sans que j’en aie été l’initiateur ou le manitou, est mauvais et voué à l’échec, qu’on souhaite sans doute. On fait souvent inconsciemment ce que l’on pense sincèrement.
Non pas que j’en sois surpris, car cette attitude date depuis l’avènement (retour) du pluralisme au pays. Mais le pauvre peuple, dans son élastique tolérance, a toujours accordé le sursis à ses leaders d’opinion, qui n’ont jamais songé s’amender. Au point qu’ils finissent pas perdre l’estime de ceux qui sont les plus prédisposés à pardonner leurs errements. Mais sommes-nous leurs cibles ? Sommes-nous au cœur de leur action ? On finit par en douter.
Tout ce passe comme si à partir du moment où on est monté sur un piédestal, on acquiert la science infuse, on est le plus beau, et le monde sera figé, moulé en statuette à notre contour. Pour avoir eu la chance ou avoir fait l’effort ou le bon choix d’être à un moment d’une l’histoire de son bon côté, on pense qu’on devient l’histoire, qu’on en est le gardien et le garant. C’est ici que nos nationalistes, les vrais, les soi-disant et ceux de la dernière heure ou de l’heure ne cessent de m’amuser, car il ya longtemps qu’ils ne me surprennent plus. Ils arrivent pourtant à heurter de temps en temps ma sensibilité, tant l’ubuesque le dispute au grotesque.
Morceaux choisis : mouvement voué à l’échec; partis qu’on ne peut pas qualifier (Nkwebo) ; spécialistes de va et vient ; tentative de politisation idiote ; agitation fébrile de qualques individus (Ekane) ; activistes de la 25ème heure ; échec de plus (Soppo).
Soyons sérieux et enlevons les gants. Monsieur Ekanè, avec tout le respect que je lui dois, et le peu de crédit que je lui accorde encore pour son courage et moins pour sa posture, Mr Ekane pense t-il qu’il impacte plus sur l’échiquier politique camerounais du moment plus qu’une Kah Wallah ? Pense t-il sincèrement que le MANIDEM nous a éduqué plus que le tout récent CPP ? n’a-t-il jamais gesticulé sans résultat ? A défaut des selfies des agitateurs dans les commissariats, J’attends encore le résultat de son « One man show » à la Cour Suprême: « O ma pula sa ngando, oa na o bi ngando ; o ma sa so ngando, ebanja na loko le nde o botea ». C’est vrai qu’il n’avait pas dit quand est-ce qu’il sifflera la récréation. On attend toujours. Comme ils préconisent aux autres d’attendre leur agenda.
Si les leaders d’opinion ne récupèrent pas (même de façon idiote - comment saurons nous distinguer les intelligents ?- et encadrent les désapprobations des populations, que feront-ils ? 
Observateur de près et de loin des mouvements depuis les années 90, j’ai noté et parfois partagé je l’avoue, la gêne et l’inconfort, pour ne pas parler de jalousie, des nationalistes vis-à-vis de ceux qui sont venus, ceux qui étaient de l’autre côté, sortant souvent de nulle part ou du camp d’en face, leur voler la vedette. J’ai souvent soupçonné qu’ils entraient dans les alliances mettant en selle d’autres qu’eux, les dépositaires du nationalisme camerounais, les seuls héritiers des luttes et uniques espoirs du Cameroun, la mort dans l’âme. Et chaque fois que l’occasion leur a été donnée de saquer leurs « partenaires », ils s’en sont toujours donné à cœur joie. Je m’imagine en face d’un adversaire sans foi ni loi, prêt à bondir, et qu’un partenaire fût-il doyen ou capitaine de l’équipe, au prétexte que je me sois plus avancé ou commis une erreur, me blâme ouvertement ou se mette à me donner des coups au dessous de la ceinture. 
C’est la nostalgie qui nourrit le ressentiment qui plombe aussi la lutte du peuple camerounais. Certains le sont de leur passé de lutte plus ou moins glorieux, d’autres de leurs avantages « comparatifs » acquis de rentes de situation. Le jour où nos leaders auront compris que la politique c’est aussi et surtout l’art de drainer les masses derrière soi, même en terme de bétail électoral pour les plus cyniques et d’adhérents pour les plus appréciés, chacun saura sa place et apprendra à porter la chaise de celui qui le dépasse. Tant qu’on aura pas trouvé un autre mode d’expression de la démocratie que la loi du nombre, que la majorité n’ait pas toujours raison ou pas, que le leader soit le moins intelligent ou beau, on devra prendre son mal en patiente jusqu’advienne notre tour chez le coiffeur. C’est le côté injuste de la démocratie à l’occidentale.
C’est ainsi que certains ne trouvent pas que la règle était de s’aligner derrière le SDF et Fru Ndi, dont on osera même ignorer à défaut de contester la capacité de mobilisation et de résistance dans l’espace et le temps, dans un environnement où tout, mais alors tout est permis, Abel Eyinga en sait quelque chose (RIP), parce que « nationaliste » de la dernière heure, illettré, anglo-bami, ancien militant du R, sans maîtrise des dossiers de l’état, et que sais-je encore ? En passant, peut-on maîtriser les dossiers de l’état sans en avoir été « collabo » ? N’est-ce pas le délit que les nationalistes collent à tous ceux qui ont travaillé sous Ahidjo et son prolongement néocolonialiste ? Car ceux qui vivront ne feront pas l’économie du procès du nationalisme dans ce pays. Même nos martyrs n’y échapperont pas. Ce procès qui devra déterminer s’il y avait un camp du tout blanc et un autre du tout noir. Celui qui voudra qu’on dise que d’aucuns devaient avoir le devoir absolu et divin de tuer, au nom de la lutte pour l’indépendance, au-delà de la légitime défense et du combat légitime, et d’autres qui avaient le droit de subir et de mourir parce qu’ils pensaient autrement, même s’ils n’étaient pas des traîtres à la juste cause. Il faudra qu’on réponde aux questions que quelques camerounais commencent déjà à se poser, à savoir que l’indépendance, fût-elle fantoche que les nationalistes recherchaient obtenue, qu’est-ce qui justifiait encore la lutte armée ? La réponse coule de source. Elle est implicite à la question, et on peut explicitement ajouter qu’il fallait éradiquer le colonialisme, tuer dans l’œuf le néocolonialisme à travers ses suppôts. Et les réponses appelleront des questions. Qu’est ce qui nous fait croire que dans le contexte mondial de l’époque, ceci n’aurait pas été quasi impossible sinon une chimère, montrant du doigt la Guinée ? Et l’Algérie alors? A quel prix ? De la liberté qui n’a pas de prix, rétorquera t-on. Réalité au-delà du Sahara, échec en deçà ? Nos nationalistes étaient-ils si omniscients au point de n’avoir commis aucune erreur, même d’appréciation ? Sur quoi comptaient-ils en entrant en brousse avec « le chasse mouche » quant en face les autres avaient le napalm ? Regardaient-ils tous dans la même direction ou certains remplissaient leur propre agenda ? Je pense particulièrement au Moungo. Bref, nos nationalistes avaient-ils entièrement découvert leur destin, l’ont-ils complètement rempli ou partiellement trahi ? J’ai l’habitude de dire que les morts ont toujours raison. Ils n’ont plus le droit à l’erreur, et tout leur est concédé. Ils auraient été les plus beaux, les plus démocrates, les plus intelligents, les plus efficaces et quoi encore ! Mais si les vivants et légataires de leurs testaments faisaient au moins l’effort d’être les pâles copies ou des images de ce qu’étaient nos martyrs ou ce qu’on leur prêtait d’être, on ne les verrait pas comme des mirages, ils seraient dignes d’eux. Ils sauraient taire leurs égos au front de lutte pour les récupérer « hasta » la victoire.

SIEMPRE


14/04/2016
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