My Shareway to the World

My Shareway to the World

Désordre péri-urbain

DESORDRE PERI-URBAIN

 

La ville de Douala, que d’aucuns ont transformé en un No man’s land voire un One man (désordonné) show land, est certainement saturée de désordre urbain qu’il faille le transposer dans sa zone péri-urbaine, objet de la convoitise et conquête de spécialistes en la matière. 
Il y a plus d’un an, je publiais les photos (10 et suite) de l’investissement humain que notre père et ses enfants dont le Chef de village ont effectué sur la route menant au village, et dans le ressort du village voisin dont les habitants affichent très souvent une désinvolture maladive et atavique quant aux problèmes d’intérêt communautaire.
La chaussée est souvent dégradée, surtout en saison des pluies, par un cours d’eau qui se jette sur la route, comme illustré dans une des photos. Cette eau est canalisée à travers un caniveau pour se jeter à 100 mètres dans un autre cours d’eau, l’Enongo. Seulement, il se passe qu’un citoyen ayant acheté du terrain à l’intérieur et qui devait faire un grand détour pour y accéder, a choisi d’utiliser une piste jadis ouverte par les forestiers, mais qui se trouve au sein du terrain acheté par un fils du Canton habitant Yaoundé. Sans avoir eu à négocier une quelconque servitude de passage (à notre connaissance), notre exploitant qui a construit un grand campement dans lequel vit ses employés se sert de cette piste à volonté. C’est son problème avec le propriétaire. Mais là où le bât blesse, c’est qu’au lieu d’aménager ou entretenir une entrée convenable laissant circuler l’eau, il bouche le caniveau avec des morceaux de bois et du sable pour faire passer ses véhicules. Ce qui entraîne la déviation des eaux sur la route, suivie de sa dégradation. Plusieurs interpellations se sont heurtées à son indifférence arrogante. 
Le jour où nous faisions ce travail, à peine l’endroit arrangé et encore à la tâche à quelques mètres, le bon monsieur vient à y passer avec sa Mercedes C180, sans même un regard ni bonjour à ceux qui se donnent la peine de corriger ses erreurs. Offusqués, nous n’avons pu que positionner notre pick up à cette entrée, en attendant de finir le travail.
Le bon monsieur ayant des difficultés à sa sortie alors que nous étions plus loin et ne pouvions le voir, n’a trouvé rien d’autre que d’envoyer une jeune Dame nous parler. Elle sera poliment rabrouée et fit démi-tour. Il a pu se démener et sortir le véhicule, mais a eu des scrupules à forcer le passage là où nous étions en train de travailler. Son attitude irrévérencieuse même en présence de deux Chefs de retour d’une réunion et qui s’étaient arrêtés pour échanger quelques mots avec nous nous a braqué davantage, et on ne pouvait lui permettre de nous dire on ne sait quoi. Qu’il passe sa route. Je me souviens avoir rabroué un petit qui avait voulu accepter des pièces à un moto-taximen, non sans faire la leçon à ce dernier qu’un coup de pelle de sa part serait plus poli que ce geste dont on avait pas besoin. Non loin de là, et en bordure de route, un autre compatriote a une grande exploitation avec des ouvriers qui n’ont pas mis le nez dehors, mais qui ne se sont pas gênés de venir prendre le bain et faire la lessive dans le cours d’eau qu’on avait nettoyé. Quelques jours après, j’ai même aperçu un filet épervier tendu pour y attraper des poissons. A ce même niveau, j'avais été en difficulté avec le véhicule à la montée, j'ai dû me débrouiller seul sous le regard indifférent de ces camerounais qui venaient de se baigner là où nous, leurs "esclaves" avaient travaillé.
Dimanche passé, je ne me suis pas retenu de faire à nouveau des photos (1 à 9) sur cette portion de route dégradée à cause des mêmes raisons, le véhicule des employés de notre monsieur stationné à l’endroit même où l’eau devait circuler, rempli de terre, et eux puisant de l’eau là où elle débouche sur la route. Que faire que de pousser un coup de colère et dénoncer cette attitude qui créé déjà des ressentiments au sein des populations et qui demain mettra à rude épreuve la cohabitation qui doit être de mise entre les fils d'un même pays. En ce moment, on entendra tous les cris d'orfraie des champions de la défense tribale. 
Que dire du laxisme complice des autorités traditionnelles, municipales et administratives ? 
Tous méritent mon premier Naming and Shaming. 
Monsieur X en premier, les Y en second.

 

(First published at BisombibiBakoko blog)

 
Photo de Naming & Shaming. Photo de Naming & Shaming. Photo de Naming & Shaming.


14/04/2016
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 58 autres membres