Histoire des Bakoko du Moungo
HISTOIRE DES BAKOKO MUNGO PAR LES BAKOKO
Le Patriarche Mbango, assisté du Doyen Eboa Eyoum, en présence du Chef Supérieur du Canton, du Chef de Yasem, d’autres patriarches et de quelques Elites a relaté l’histoire des Bakoko Mungo depuis leur départ de Ngog Lituba à leur installation sur le site actuel. Dans son propos introductif après sa présentation, le patriarche a fait preuve d’humilité et d’honnêteté intellectuelle en nous prévenant à travers le proverbe suivant : « la tortue a dit que nul ne porte le sac de la sagesse ». « Koule a bwe na tomuh a behe ye etoh e dibie ». En d’autres termes, nul n’a le monopole de la sagesse.
La généalogie des Bakoko Mungo est ainsi remontée de leur ancêtre commun avec les autres Mpoo, à partir de leur ancêtre éponyme Nnanga Mbang Ngue surnommé Mpoo Mingenda Milibet. Entre autres frères et enfants, l’attention est focalisée sur Peke et Nsoo respectivement. Ce dernier (Nsoo) engendrera Biangue.
Peke, Biangue et Pomane, ainsi que certains Basaa quitteront ensemble la grotte sacrée pour migrer vers ce qui est aujourd’hui la ville de Douala. Entre autres escales, ils séjourneront au niveau des chutes d’Edea, (sepe = chutes), puis traversée de la Sanaga (nlom di pupue) puis la Dibamba pour arriver, au 15è siècle, sur les berges du fleuve Wouri de son nom originel Mbende. Les Basaa s’installeront du côte de Bonanjo et Bonapriso actuels, tandis que les Bakoko occuperont du fleuve Beseke à Bonamoussadi à Akwa Nord.
Lorsque l’explorateur portugais Fernand do Poo arrive sur les berges du wouri en 1472, il y trouve les Basaa et les Bakoko. En conséquence, lorsque le fleuve wouri est baptisé Rio dos Camaroes (qui donnera le nom du pays), il est le « fleuve des Bakoko ».
C’est 104 ans après, en 1576 que les Douala (lato sensu : descendants de Ewal’a Mbedi et leurs collatéraux) seront accueillis par les Bakoko et Basa qui les installèrent au bord du fleuve. Ils les y limitèrent car ces derniers étaient surtout des pêcheurs qui devaient se contenter des produits agricoles produits par les Bakoko et Basa qui occupaient aussi l’arrière pays dans lequel ils se livraient aux activités champêtres. Toutefois, cette cohabitation fut difficile à cause des mauvaises mœurs des « Douala » à qui il était notamment reproché l’absence de pudeur et d’hygiène. Les Bakoko et Basa se retirèrent des lieux qu’ils occupaient en bordure du fleuve pour l’intérieur. Dans leur retrait à partir de l’actuel Bonasama, les Bakoko Mungo installeront leurs familles le long gauche du fleuve wouri et de ses affluents. Entretemps, quelques Basa qui les avaient suivis s’installeront à Bonamatumbe et Sodiko.
C’est ainsi qu’au niveau de la crique Madiba c'est-à-dire le cours d’eau qui marque la limite entre les départements du Wouri et celui du Moungo actuel, peu avant le carrefour « Bekoko », les Yakanga s’installèrent. Les autres familles Yandon à savoir Njuki, Bonadinde et Biendende s’installèrent un peu plus en aval de cette crique jusqu’à l’embouchure du fleuve wouri. Leurs frères Yapeke s’installèrent derrière eux. Plus près de ces premiers, certains Yabiang que sont Mbangue 1 et Yandungu s’installèrent sur leur site actuel qui a également accès au fleuve wouri. Les « Yasem » s’installèrent à la rive gauche du fleuve wouri en face de « Bonangando ». Les Yasuka, et Yabea occupèrent également les berges du fleuve Abo. Les autres familles occupèrent l’hinterland.
Il est à noter que plusieurs familles Bakoko ne se déplacèrent pas avec leurs frères. Elles occupent toujours leur site dans la ville de Douala dans laquelle ils sont soit absorbés, soit assimilés. On cite notamment les Yadimbam à Akwa-Nord, qui ont gardé leur appellation d’origine avec le préfixe « ya » qui signifie « ceux de » en bakoko, équivalent de « Bona » en douala. D’autres familles ont adopté ce préfixe: Bonabekombo à Akwa, ….
A suivre...
(First published at BisombibiBakoko blog)
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