My Shareway to the World

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Débat du 05 juillet 2015

Débats du Jour: 05 juillet 2015


En ce jour de l'an de grâce 2015, jour des débats dans nos chaînes de télévision privées et publique, je me suis promené que dis-je, j'ai promené mon regard et prêté mes oreilles à quelques émissions dont Canal Presse de Canal 2, Droit De Réponse de Équinoxe, 7 Hebdo (?) de STV. Et en ce moment, Afrique Média.
J'ai appris et entendu du déjà entendu ou dit, de la même façon ou de façon originale, triviale ou pertinente.
J'ai été d'accord avec certaines prises de position, et pas avec d'autres. 
Je me contenterai de donner mon opinion et faire mes analyses, et serai ravi de me faire accompagner dans ma compréhension des faits et des choses, pour qu'on se rapproche le plus possible de la vérité.
Point n'est besoin de revenir sur le buzz de la semaine, du mois, de l'année où du siècle pour les laudateurs. Les paroles valent ce qu'elles valent. "Qui veut vs qui peut".
La leçon que j'en tire me vient des écrits d'un contemporain qui a dit "qu'il ne faut ni aveugler l'espérance des Hommes par une apparence, ni décevoir cette espérance par de faux semblants". J'ai regretté de n'avoir pas suivi cet autre bout de phrase de notre Nkukuma, car j'aurais peut-être aussi été atteint en direct par leur charge émotive pour flatter mon égo de Camerounais, et n'espère n'avoir perdu que peu en léger différé. Dans une société à la vie politique et diplomatique plate voire fade, il n'en faut pas plus pour flatter notre égo, tout en gardant de vue que le fanatisme libère peut être le besoin de revanche, mais il pipe les dés de l'espérance. Et l'espérance démocratique des camerounais semble s'être dévitalisée pour se réfugier dans l'insondable éthos des dieux sur terre. Magister dixit. 
En lisant entre les lignes et en publiant l'article du journal français Le Figaro "Au Cameroun, François Hollande donne la priorité à la lutte contre Boko Haram", j'ai eu la faiblesse de converger vers les analyses de ceux qui ont dit que cette éminence institutionnelle française a fait profil bas et a amorcé le respect du Cameroun au regard de l'attitude condescendante de ses prédécesseurs. Si l'agenda "ouvert" peut ainsi être réduit et qu'il en soit réduit à parler à notre président en s'adressant au président Béninois à Cotonou, alors comme a dit quelqu'un, " la peur commence à changer de camps ".
Pour ce qui est de problèmes Camerouno-camerounais approchés souvent par des camerounaiseries, rien de nouveau sous le soleil. On fustige la justice camerounaise quand on est de ce côté du fleuve, et quand on traverse, on l'encense. Cas de Lydienne Yen Eyoum. Où est la vérité? Car si la justice ne peut exprimer la vérité en réduisant les soupçons et scepticismes à leur plus simple expression, alors il y a problème et toute personne éprise de justice et de vérité devrait être assez prudente avant de condamner les uns et les autres. Mais je l'ai déjà dit, les procès d'intention et les procès en sorcellerie semblent avoir suppléé au véritable procès équitable que doit conduire notre système judiciaire.
A Droit de Réponse, le zapping m'a fait perdre une bonne partie du thème sur la reconnaissance des crimes français au Cameroun. La partie de l'intervention de Me Tchoungang parlant du monopole de patriotisme que ne saurait s'adjuger certains Camerounais m'a fait deviner les propos d'un membre de l'UPC sur le panel, Me Soho. En effet, il est souvent exaspérant la façon donc certains font une fixation, à raison mais parfois maladroitement sur certains faits de notre histoire. Les mêmes qui accusent les profiteurs de la lutte des indépendances d'avoir falsifié ou dissimulé l'histoire ne brillent pas par leur honnêteté intellectuelle. Tout se passe souvent comme si l'histoire du pays avait été figée en 1955 ou 1960, et qu'il fallait inventer la machine à remonter le temps pour que les acteurs et artisans de la vraie indépendance ressuscitent et conduisent le Cameroun afin de "relever le standard de vie" sans faille et sans anicroche. Sans rien enlever à ces dignes patriotes et combattants, l'intelligence, l'infaillibilité et la probité dont on leur crédite ne peuvent laisser un esprit critique indifférent. Ahidjo a torturé, tué, et que sais-t-on encore, les stigmates sont encore visibles sur les corps et présents dans les cœurs de nombreux compatriotes. Passer cela en pertes et profits serait se rendre complice de ces crimes. Mais il n'empêche qu'en interrogeant le contexte national influencé par l'environnement international de l'époque, il y a lieu de se demander si des nationalistes auraient fait mieux ou pire. Le cas de Sekou Toure qui a été poussé à la dictature est là pour s'interroger. En définitive, un bilan se fait en deux parties, le crédit et le débit, les pertes et les profits. Il est donc malsain de peindre entièrement en noir les œuvres d'une personne ayant été à l'épreuve, et en blanc celles supposées d'un autre qui n'a pas eu l'opportunité, même à cause du premier, d'exercer. J'ai souvent dit à ce propos que les morts ont toujours raison. Et ce débat du nationalisme comme d'autres, nous ne saurons faire son économie, et son procès aura lieu. Qui a été plus tolérant ou cruel au nom de la nation ou des intérêts occultes?
Du coup, on tombe dans les biais que nous savons faire tout en se disant justes. Hollande nous a donné l'occasion de nous y illustrer. Sur la plupart des plateaux, on a entendu les propos évoluer des massacres à l'ouest ou pays bamiléké et dans la Sanaga Maritime en massacres des Bamiléké et des Bassas. Comme pour dire que les armes françaises étaient déjà si chirurgicales à l'époque pour faire le tri entre un Bamiléké, un Bamoun ou un allogène, sauf à dire que la population était si homogène, ou alors en déduisant qu'un allogène était une goutte d'eau dans la mer pour ne pas généraliser, ou insinuer que la vie de ce dernier ne compte pas. Et de l'autre côté, les Bakoko ou Mpoo et Malimba, ainsi que des allogènes n'étaient que quantité négligeable pour ne pas les assimiler aux Bassas. Heureusement, les caprices de la connexion internet qui m'ont fait publier en deux phases ce post m'ont permis de suivre la mise au point d'un panéliste à Afrique Média, Parfait Ndom pour ne pas le nommer, a remis les pendules à l'heure avec tact et véhémence. La lutte pour l'indépendance à concerné toutes les composantes de la nation, et les morts se comptent partout. Hier déjà, j'ai entendu parler Calixte Beyalla dans la même chaîne qui évoquait les massacres du quartier Congo à Douala, et des corps qu'elle a eu à voir à Mboppi. Si l'ampleur des tueries en masse n'a pas été la même partout, s'arroger le monopole de génocidés peut relever d'une escroquerie macabre. Pour ce qui est de nos héros et martyrs réels ou supposés, nul ne doit être oublié, mais nul ne devra entrer au Panthéon sans avoir été scanné ou interrogé. 
S'agissant de la soi-disante aide de la France annoncée ou conclue à l'occasion de cette visite, j'ai également entendu des propos qui ont titillé notre fierté et soif d'indépendance et de liberté. D'accord, s'agissant de "notre argent" parlant de la remise de la dette sous forme de C2D, je fustige aussi le fait que bien souvent, qu'on ait à nous dire ce qu'on doit en faire en termes de priorités dont l'exécution incombera aux sociétés françaises. Mais quand le débat glisse vers "le comment" son utilisation doit être faite, allusion au droit de regard du dispositif du C2D, je diverge et mets un peu d'eau dans mon patriotisme en reconnaissant que là, nous voulons nous prévaloir de nos propres turpitudes . Que Les mêmes qui estiment que les fonds PPTE ont connus le sort des autres fonds publics ne mettent pas les gants avant de donner un coup de "gueule" sur le mécanisme C2D, j'en conclue qu'on ne sait pas ce que l'on veut. Il est bon de faire le fier, il est mieux d'être respectueux des valeurs éthiques, respectables dans sa conduite afin d'être respecté. Qui se demande encore aujourd'hui ce que sont devenus les fonds PPTE? Qui en parle encore? Lorsqu'une personne ou nation ne peut se mettre sous pression ou sous sa propre discipline, il arrive qu'un tiers lui fixe ses règles. J'ai personnellement suivi de près et de loin cette problématique et les batailles larvées et ouvertes sur la gestion desdits fonds. Si d'un côté j'émettais des réserves sur la "surveillance" que les bailleurs de fonds, organismes internationaux et ambassades de pays partenaires au sein du Comité Consultatif ont et voulaient exercer sur la gestion desdits fonds, patriotisme oblige, je me disais en même temps que cela était nécessaire si l'on voulait que les pauvres Camerounais ne soient volés "en aller et retour". La suite nous a t-elle donné raison ou tort? Je me limiterai à mon témoignage personnel en tant que gestionnaire desdits fonds. Et pionnier, nous avons vécu et subi les batailles feutrées que se livraient les services traditionnels du Ministère des Finances et le Comité Technique de Suivi, avec ses Cellules Opérationnelles et le Secrétariat permanent. Il n'y a pas jusqu'à certains collègues qui à un moment, attribuaient à tort ou à raison certaines lenteurs à ce processus, mais j'avais toujours pensé que, malgré ces déboires, ce procès avait pour but de démanteler un processus qui en amont assurait le respect d'un cadrage budgétaire et permettait une certaine équité, et en aval assurait un certain contrôle à défaut d'être certain, de l'utilisation des fonds. Sur les bords, j'estimais que c'est un mauvais procès, car n'ayant jamais connu, ni entendu parler de façon irréfutable, de marchandage des allocations de crédits dont les indications partaient d'ailleurs des Ministères. Il a suffit qu'en toute première année de son démantèlement qui a remis la charge aux services chargés de la programmation au ministère de l'économie et des finances, les démons tapis dans l'ombre surgissent. J'en sais quelque chose car c'était devenu le qui mieux mieux, ou à la tête du client. Ayant connu quelque retard dans la transmission de dossier, le financement de la dernière année du projet, qui en d'autre temps aurait été réservé sans problème, a été attribué en sus à un autre projet, sans aucune raison valable. Il a fallu faire des pieds et des mains pour que ces fonds soient revirés dans la "basket fund" afin qu'ils soient mis à la disposition du Projet. Ça n'a pas attendu. Qui ne sait comment les crédits sont généralement alloués dans les ministères. Tant pis ou portion congrue à celui qui ne marche pas ou n'a pas la bonne tête. I Know what i'am Talking about. Alors, reprocher les français pour ce "paternalisme", c'est se prévaloir de ses propres turpitudes. Soyons honnêtes et intègres, et personne ne viendra nous faire son dictat. 
Hollande est venu, il est parti. On a vu, on a entendu. On a apprécié la poussée d'affirmation de notre personnalité en tant que pays. On s'est fait sans doute respecter. Pourvu que les fruits tiennent la promesse des fleurs.



14/04/2016
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